Le mouvement contestant l'intervention militaire israélienne dans les territoires palestiniens alimente un vif débat politique au sein même de Tsahal. Récit. Le débat est houleux en Israël depuis que le premier mouvement protestataire a vu le jour le 25 janvier dernier. 52 officiers et soldats réservistes avaient alors annoncé qu'ils refuseraient dorénavant de servir dans les territoires palestiniens pour ne pas, selon eux, participer à des opérations «d'oppression». Quatre jours plus tard, d'autres militaires créent leur groupe, «Le droit de servir», dans le but de dénoncer les appels à l'insoumission comme «une atteinte aux capacités de résistance de la nation en temps de guerre»… Deux cents autres officiers réservistes adressent au ministère israélien de la Défense une pétition pour se démarquer des officiers «insoumis». Mercredi, l'affaire a également fait l'objet d'un vif débat à la Knesset (Parlement), la majorité des intervenants ayant critiqué l'appel à l'insoumission, de crainte qu'il ne porte atteinte à la sécurité de l'Etat. «Qu'il y ait au sein de notre société des hommes de courage et de conscience est tout à notre honneur. Ces hommes nous rappellent que l'on ne peut, parfois, obéir aveuglément à des ordres», a déclaré pour sa part la députée Tamar Gozansky du parti Hadash (communiste). «Cette pétition est un appel à la révolte, une trahison, et porte en elle le danger d'une totale anarchie», a quant à lui souligné le député du parti ultra-orthodoxe Shass, Nissim Zeev. Dans cette fameuse pétition, les 52 officiers et soldats réservistes écrivent : «nous ne continuerons pas à nous battre au-delà de la ligne verte dans le but d'opprimer, d'expulser, d'affamer et d'humilier un peuple tout entier». Deux des initiateurs de la pétition ont été suspendus. L'affaire est renvoyée en commission.