Les Allemands qui nous ont habitués à beaucoup plus de rigueur ont accusé trop vite, et sans preuves scientifiques, le concombre andalou de porter une bactérie mortelle : 15 morts et 300 personnes affectées en Allemagne. L'honneur du concombre marocain, qui n'a jamais été mis en cause, est sain et sauf. Celui de l'espagnol aussi. Ce dernier, le concombre ibérique, vient d'être lavé de tout soupçon. Par contre à la place du concombre allemand je ne me sentirai pas la conscience tranquille. Cette affaire est une vraie «tachaktchouka». Les Allemands qui nous ont habitués à beaucoup plus de rigueur ont accusé trop vite, et sans preuves scientifiques, le concombre andalou de porter une bactérie mortelle : 15 morts et 300 personnes affectées en Allemagne. Or il s'avère aujourd'hui qu'ils ont été trop vite en besogne. L'accusation est tombée. Le concombre andalou est innocent. Pagaille dans les marchés, faillite en série, destruction massive de concombres, effondrement des prix, maraîchers au bord du suicide, etc. Les Espagnols, première victime de cette «concombrophobie», chiffrent les dégâts à 200 millions d'euros par semaine. Il va bien falloir que quelqu'un paie. Bruxelles se tâte les poches en grimaçant. Un principe de précaution dévoyé ajouté à une stigmatisation rapide peuvent créer les conditions d'une vraie guerre économique avec des conséquences incalculables. Les Européens, ces derniers temps, commencent toujours par la fin au lieu de commencer par le début. Ça doit être l'effet de la crise grecque ou les effets collatéraux de la nouvelle politique de voisinage. Les faits d'abord et ensuite le dispositif. Pas l'inverse. Voilà comment, sans encombre, un pauvre concombre — pas le plus futé des légumes — se trouve classé ennemi public N°1. Il risque de finir en rondelles.