Une bande de malfaiteurs qui a tué un charlatan, après avoir kidnappé et maltraité d'autres pour leur subtiliser de l'argent a été démantelée, la semaine dernière, à Sefrou et à Azrou. Nous sommes le dimanche 27 mars. Tôt le matin, le cadavre d'un homme, qui semble être âgé, a été découvert sur la route reliant Sefrou à Bhalil. Les enquêteurs de la Gendarmerie royale de Sefrou qui se sont dépêchés sur les lieux pour mener une enquête et tirer l'affaire au clair ont remarqué des traces de violence sur le corps du défunt. Ce qui prouve qu'il a été torturé avant d'être tué. Mais, qui l'a supplicié avant de le liquider? Et pourquoi ? Pour ces deux interrogations, les enquêteurs n'ont abouti à aucune réponse. Ils n'en avaient qu'une seule : la victime était un charlatan. Des investigations minutieuses étaient menées par les enquêteurs. Mais elles n'ont donné aucun fruit. Le résultat était nul. Un mois plus tard, un charlatan est arrivé chez les éléments de la Gendarmerie royale d'Azrou. Dans un état lamentable, il a affirmé aux enquêteurs qu'il a été kidnappé et séquestré par une bande de malfaiteurs. Le charlatan en question a affirmé aux enquêteurs qu'il était chez lui quand une voiture, une Uno blanche, s'est arrêtée. À son bord, il y avait le chauffeur, ainsi que deux jeunes femmes. L'une des deux femmes qui a frappé à sa porte lui a demandé de les accompagner afin d'exorciser sa fille qui semble être possédée par le djinn. «Je suis très occupé aujourd'hui. J'ai des gens qui attendent. Je vous promets de vous accompagner demain matin», leur a dit le charlatan. Le lendemain, vers 10 h du matin, la même voiture s'est arrêtée devant sa demeure. Le charlatan est sorti de chez lui. Il est monté dans la voiture à bord de laquelle il y avait les deux femmes et le chauffeur. Celui-ci a démarré et il n'a arrêté la Uno blanche que dix kilomètres plus loin quand il a remarqué un jeune homme, colosse, qui lui a fait un signe de la main. Celui-ci est arrivé à ouvrir la portière de la voiture et à tirer violemment le charlatan par le bras. Deux autres colosses étaient également sur place. Sans lui adresser la parole, ils ont commencé à le maltraiter par des coups de bâton. Que voulaient-ils de lui ? Il n'en savait rien. Ils l'ont conduit un peu plus loin de la voiture, l'ont dénudé, lui ont bandé les yeux et lui ont ligoté les mains et les pieds. Et là, ils ont commencé à le torturer une fois encore. Pourquoi ? «Où caches-tu l'argent ? Parles, ou bien on va te tuer», lui a demandé le chef de la bande sur un ton sec. Le charlatan ne savait pas à quel saint se vouer. Il criait, sanglotait et demandait pitié. Mais en vain. Ils ont continué à le maltraiter. Enfin, le charlatan leur a confié qu'il dispose uniquement d'une somme de quinze mille dirhams. Il leur a précisé qu'il la cache chez lui, dans une armoire. Quelques membres de la bande sont montés dans la voiture qui a démarré à toute allure. Une fois devant la porte de la demeure du charlatan, l'un des éléments de la bande a frappé à la porte. «Je suis le fkih, ton mari, ouvre la porte», a-t-il répondu quand la femme du charlatan lui a demandé de qui il s'agit. Elle a ouvert la porte. Et elle s'est retrouvée face-à-face avec trois jeunes gaillards qui l'ont poussée à l'intérieur. Elle est tombée par terre. L'un des trois voyous lui a ligoté les mains et les pieds avant de rejoindre ses deux amis pour aller chercher l'argent. L'un d'eux a empoché la somme et tous les trois sont partis pour rejoindre les autres membres de la bande. Le charlatan, qui a été libéré, a révélé aux enquêteurs les signalements de ses ravisseurs. Sur la base de ses déclarations, les enquêteurs de la Gendarmerie royale d'Azrou, avec la coordination de leurs collègues de Sefrou, sont arrivés, le samedi 14 mai, à mettre hors d'état de nuire deux voyous, puis trois autres dont les deux femmes. Il s'est avéré, lors de leurs interrogatoires, qu'ils sont les meurtriers du charlatan de Sefrou et qu'ils ont commis d'autres kidnappings et maltraitances de charlatans. D'autres membres de la bande courent encore les champs. Ils sont activement recherchés par les limiers de la Gendarmerie royale.