Domestique de son état, elle venait de quitter l'appartement de ses employeurs. En attendant sa tante qui la rejoignait quotidiennement, deux voyous l'ont surprise par leur comportement criminel qui a fini par un viol. Elle était à son dix-septième printemps quand elle a quitté son douar, dans la région de Safi, en compagnie de ses parents pour atterrir à la capitale économique, Casablanca. Elle était l'unique fille de ses parents. Le père qui travaillait dans les champs agricoles est tombé, depuis quelques mois, malade. Il ne pouvait plus fournir le moindre effort pour gagner sa vie. Sa mère lui a proposé d'aller chercher du travail ailleurs. Avant leur arrivée, sa tante qui demeure à Casablanca leur a cherché une chambre dans une maison. C'est au quartier Sidi Othman qu'elle leur a trouvé une. Tous les trois, le père, la mère et leur fille unique, l'ont occupée. Après quoi, il fallait que la jeune fille trouve un emploi. C'était difficile d'être recrutée dans une entreprise surtout qu'elle n'a ni un niveau scolaire ni une formation professionnelle. Que devait-elle donc faire ? Sa tante lui a proposé de travailler comme domestique à tout faire chez une famille. Elle n'avait pas d'autre choix. Sa tante l'a conduite chez la famille qui allait la recruter. La jeune fille n'avait qu'une seule condition : retourner le soir chez elle et ne pas passer la nuit chez ses employeurs. Une condition facilement acceptée. En fait, durant les premiers jours chez ses employeurs, c'était sa tante qui l'accompagnait jusqu'à chez ses employeurs et la rejoignait, le soir, pour la conduire chez elle. C'était une initiative entreprise par la tante en attendant que la jeune fille arrive à s'habituer aux quartiers et ruelles de cette ville. Seulement, la dernière fois, quand elle est sortie de chez ses employeurs, elle n'a pas trouvé sa tante qui devait l'attendre. Elle était en retard. La jeune fille s'est tenue dans un coin pour l'attendre. Elle lançait ses regards à gauche et à droite. Sa tante n'a donné aucun signe de vie. L'a-t-elle oubliée ? A-t-elle pris la décision de ne plus l'accompagner ? La jeune fille n'avait pas de réponse. Elle a attendu plus d'une demi-heure. En vain. Dans le coin, elle était seule, sans compagnie. Tout d'un coup, deux jeunes hommes, Abderrazak et Nouredine, âgés respectivement de vingt-deux et vingt-quatre ans, l'ont rejointe. La jeune fille s'est apprêtée à quitter le coin de la rue pour s'éloigner d'eux. Mais Nouredine a brandi un couteau. Il l'a menacée de la tuer si elle prend la fuite ou si elle aurait tenté de demander secours. D'abord, les lieux étaient presque déserts. Perturbée, elle a gardé le silence. Les larmes coulaient de ses yeux. D'un côté, Abderrazak l'a saisie par la main pour être sûr qu'elle ne prendrait pas la fuite et de l'autre côté Nouredine lui mettait le couteau au niveau de ses côtes. Ils l'ont conduite jusqu'à une ruelle déserte, où il n'y avait personne. Tous les deux l'ont obligée à leur céder. Sans pitié, ils l'ont violée à tour de rôle. Ce n'est que tardivement qu'ils l'ont relâchée pour prendre la fuite. Quittant la ruelle où elle a été violée, elle a emprunté une route sans savoir sa destination. Heureusement, un jeune homme l'a croisée. Il lui a demandé sa destination. Elle lui a même raconté ce qui lui est arrivé. Le jeune homme l'a conduite jusqu'à chez elle. Elle était dans un état lamentable. Le lendemain matin, elle a porté plainte. La police a diligenté une enquête minutieuse. Et le duo a été arrêté trois jours plus tard. Les deux violeurs ont été traduits devant la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Ils ont été condamnés à six ans de réclusion criminelle.