Une fois encore, l'affaire d'un pédophile et tueur en série défraie la chronique judiciaire à Tinghir. Il s'agit d'un jeune homme, travaillant pour le compte d'une association caritative américaine chargée d'un projet d'irrigation, qui a violé et tué par étouffement quatre enfants. Nous sommes à Tinghir, au sud-est de la région de Souss-Massa-Drâa, qui se distingue par son ambiance décontractée. Malheureusement, ce n'est pas une ambiance pareille qui régnait aux locaux de la Gendarmerie royale ni chez la famille de cet enfant de douze ans qui a disparu depuis le mardi 1er mars de Harat Nâamine. En fait, cet écolier est sorti de chez lui pour aller rejoindre ses camarades au groupe scolaire Hadj Amr où il poursuivait ses études à la cinquième année d'enseignement primaire. Seulement, il n'y est pas arrivé. Il n'est même pas retourné chez lui. Sa famille l'a vainement recherché. Ce n'est que deux jours plus tard, qu'il a été retrouvé corps sans âme à Jnane Issoka à Harat Nâamine. Autopsié, le cadavre a révélé ses secrets au médecin légiste : l'enfant a été violé avant d'être tué par étouffement. Qui a abusé de lui et qui l'a tué ? Les enquêteurs de la Gendarmerie royale de Tinghir, qui ne croyaient pas qu'une ville assez calme pouvait connaître un crime macabre et horrible, étaient d'abord sur les traces d'un pédophile dont la victime est arrivée à sauver sa peau. La victime était un enfant de onze ans. Celui-ci s'est retrouvé entre les griffes de ce pédophile quand il était de retour de son école. Il a abusé de lui violemment, mais quand il s'est apprêté à l'étouffer, il est arrivé à prendre la fuite. Dans un état lamentable, il est retourné chez lui. Il a relaté ce qui lui est arrivé à ses parents qui n'ont pas hésité à déposer une plainte auprès du procureur du Roi. Une enquête a été diligentée. Au début, du sperme a été remarqué sur le caleçon de l'enfant. Un échantillon a été prélevé par les éléments du laboratoire scientifique de la Gendarmerie royale. Son ADN a été analysé. Et les enquêteurs ont entrepris la deuxième phase de l'enquête, à savoir l'interpellation de tous les repris de justice qui avaient purgé une peine d'emprisonnement pour attentat à la pudeur sur des mineurs. Ils ont même analysé leur ADN. Et enfin, ils sont arrivés à identifier celui dont l'ADN est identique à celui analysé à travers l'échantillon du sperme prélevé sur le caleçon de l'enfant qui s'est sauvé. Il s'agit de Mohamed M, âgé de trente et un an, célibataire, travaillant pour le compte d'une association caritative américaine chargée d'un projet d'irrigation. Il a déjà purgé une peine d'emprisonnement de deux ans et demi pour attentat à la pudeur sur un mineur. Est-il l'auteur du viol de l'enfant qui est arrivé à prendre la fuite et du viol doublé de meurtre contre le deuxième enfant ? En fait, il a nié, au début, être l'auteur de ces crimes. Mais, quand la preuve de l'analyse d'ADN a été mise devant lui, il a craché le morceau. Il a avoué être l'auteur de trois viols doublés de meurtre par étouffement. Les trois autres victimes étaient également des enfants dont l'âge varie entre huit et douze ans. Il a avoué enterrer ses quatre victimes dans un champ aux environs de la ville. Effectivement, les restes des cadavres des quatre enfants ont été exhumés par les éléments de la protection civile. Dimanche dernier, Mohamed, le pédophile et tueur en série, a été traduit devant le parquet général près la Cour d'appel d'Ouarzazate.