Le printemps est synonyme du beau temps pour les uns, mais aussi d'allergie saisonnière pour d'autres. 10 à 20% des habitants de la planète en souffrent. C'est le beau temps, la nature met ses plus beaux habits. Les arbres fleurissent, les fleurs éclosent, les herbes poussent, et autant que les graminées (blé, foin, plantain...), se laissent bercer par le vent pour que leurs pollens assurent leur reproduction. C'est le printemps, la saison des amours des plantes. Hélas, c'est également la période des allergies saisonnières, appelées couramment rhume des foins ou «pollinoses» rhinite saisonnière par les spécialistes. Il s'agit d'une affection de la cavité nasale, provoquée par des particules de pollens. Selon l'Organisation mondial de la santé ( OMS), c'est une affection fréquente car 10 à 20% des habitants de la planète en souffrent. Chez l'adolescent et l'adulte, elle peut même être considérée comme la plus fréquente des maladies chroniques. Sa prévalence varie avec les pollens de l'atmosphère. Elle s'exprime par un ou plusieurs symptômes parmi lesquels: l'apparition de boutons, les démangeaisons, les gonflements, les yeux larmoyants, les éternuements, le nez qui chatouille ou qui coule. Sans oublier la fatigue. Selon l'étude publiée dans Européen Respiratory Journal, la prévalence de la rhinite au Maroc est estimée au 25 de 25,5 %. Une autre étude publiée en 2000 par Service des maladies respiratoires, CHU Ibn Rochd Casablanca et réalisée sur 640 sujets consultant pour la première fois pour asthme et/ou rhinite et/ou conjonctivite, a démontré que la prévalence des sensibilisations aux pollens était de 28% (179 cas). Elle occupait la 2e place après les acariens (63%). Ladite étude révèle le taux des allégories au pollen d'olivier, dont la période de pollinisation s'étale de mars à juin, et les 5 graminées, le cyprès, entre février et mars, ainsi que la pariétaire et le noisetier. Les taux sont respectivement de 19,8, 10,9, 3,8, 1,7 et 1,3%. La prévalence de la sensibilisation pollinique ne variait pas significativement selon l'âge ni le sexe avec 25,4% chez les femmes et 31,1% chez les hommes. «La prévalence était significativement plus importante dans les régions riches en olivier : Meknès (56%), Béni Mellal (48,1%), Marrakech (43,5%) en comparaison avec Oujda (30,8%), Agadir (30,8%), Tanger (27,3%), Rabat (21,8%), Safi (21,3%), Casablanca (11,6%) et El Jadida (10 %)», indique l'étude. Par ailleurs, l'allergie au pollen de cyprès est détectée chez 20,78% des patient, casablancais précise une étude publiée en 2006. À noter que le cyprès est recherché pour ses propriétés ornementales et leur fonction de coupe-vent. Aussi, selon le Comité français d'observation des allergies au Maroc, 3,8% de la population sont déjà sensibilisés au cyprès. Selon les allergologues, l'un des tests les plus fiables pour détecter l'allergie est le test cutané. Il consiste à injecter sur la peau une goutte de plusieurs allergisants. La sensibilité se marquera par une importante rougeur ou un gonflement au niveau de l'allergène le plus dominant. Le médecin indiquera alors la meilleure solution à envisager dans chaque cas. Dans les cas les plus graves, des vaccins de sensibilisation sont prescrits. Il s'agit d'injecter les allergènes à doses de plus en plus fortes, ce qui permettra au patient d'être plus résistant les années suivantes. Pour les cas moins sérieux, les antihistaminiques peuvent constituer une solution. Des médecines douces tel que l'acuponcture ont également fait leur preuve à ce niveau. En matière de prévention, il est conseillé aux allergiques saisonniers de fermer, durant les périodes de pic de pollinisation, les portes et les fenêtres pour éviter les courants d'air transportant des pollens. Il faut aussi éviter le contact avec le gazon quand il est tondu ou le travail dans un champ. L'exercice d'une activité physique est aussi préférable dans une salle couverte ou au bord de la mer. Notons aussi que les personnes souffrant de rhume des foins sont de nature plus faibles et sont donc plus exposées aux grippes, rhumes ou sinusites. Elles sont aussi plus prédisposées, si elle ne suivent pas de traitement, à développer un asthme (voir entretien page 29).
Comment le pollen provoque des réactions allergiques Les plantes libèrent les pollens dans l'atmosphère, pour permettre la fécondation. La pollinisation correspond au transport du grain de pollen sur le stigmate de fleur femelle. On distingue deux genre de pollens : Les anémophiles et les entémophiles. Les première doivent être émis en grande quantité, de petite taille, et on un fort pouvoir allergisant. Les pollens anémophiles sont, petits et légers pour être transportés par le vent, parcourent des dizaines, voire des centaines de kilomètres. Les pollens transportés par les insectes, appelés entémophiles, jouent un rôle secondaire dans le déclenchement des allergies. Une quantité importante de pollens allergisants présente de dans une région peut provoquer une forme de pollution biologique, appelée également pollution verte. Certains pollens, comme le cyprès et l'ambroisie, provoquent des manifestations qui ne dépendent plus du terrain atopique, c'est à dire la prédisposition de tel ou tel individu à développer des manifestations allergiques, mais d'un seuil de toxicité, la concentration de grains de pollens dans l'atmosphère. Près d'un allergique aux pollens sur deux présente des épisodes de toux, d'essoufflement, de sifflements, caractéristiques de la maladie asthmatique. Les patients ne réalisent pas toujours que ces symptômes sont des signes d'asthme et ne prennent pas de traitement adapté.