Ayant besoin d'argent, un jeune homme de trente-sept ans a recouru à la falsification de billets de cinquante, cent et deux cents dirhams. Il chargeait une autre personne pour les faire circuler. Tous les deux ont été arrêtés et traduits devant la justice. Il est élégant et généreux. C'est du moins ce que pensaient les clients, les serveurs, les videurs et autres employés de ce bar-restaurant situé au boulevard Lalla Yakout, à Casablanca. D'ailleurs, il est un nouveau client du coin. Sinon, il n'attirait l'intention de personne. En plus, les serveurs ont remarqué qu'il payait, à chaque fois, avec un billet de cent ou de deux cents dirhams. Pourquoi ne payait-il pas avec la monnaie que lui rendait à chaque fois le serveur ? Etrange ! Un comportement qui a mis la puce à l'oreille de quelques indicateurs qui fréquentent ce bar-restaurant. Par curiosité, l'un de ces indics a examiné le billet de cent dirham que ce nouveau client avait remis au serveur. Il a remarqué qu'il lui manquait l'image en filigrane et le fil de sécurité. Est-il faux? Peut-être. L'indic était ferme dans sa décision : il devait téléphoner au chef d'une brigade judiciaire du district de Hay Hassani-Aïn Chock, à Casablanca. Notant l'information, celui-ci s'est déplacé, en compagnie de quelques détectives de la brigade, au bar-restaurant en question. Le billet de banque lui a été remis. Le chef de la brigade l'a examiné. À l'œil nu, il a remarqué qu'il était faux. Rapidement, le jeune homme a été montré aux éléments de la brigade. Et ceux-ci se sont adressés rapidement à lui. Sans résistance, il leur a cédé. Les enquêteurs lui ont fouillé les poches. Et ils ont mis la main sur une somme de huit mille trois cents dirhams de vingt-huit faux billets de deux cents dirhams et vingt-sept faux billets de cent dirhams. Menotté, il a été mis dans un fourgon et a été embarqué vers le commissariat de police pour le soumettre aux interrogatoires. «Je ne suis pas le faussaire. Je me chargeais uniquement de faire circuler ces faux billets de banque et je partageais les bénéfices avec le faussaire», a-t-il avoué. Ce jeune homme de vingt-huit ans a affirmé aux enquêteurs qu'il empochait les faux billets de banque que lui remettait un certain Mohamed, le faussaire. «Je me rendais aux hypermarchés et aux grandes surfaces pour acheter des marchandises que je revends ensuite à bas prix», a-t-il ajouté aux enquêteurs. Les enquêteurs ont demandé au mis en cause de les aider à mettre le faussaire, Mohamed, hors d'état de nuire. Ils lui ont demandé de lui téléphoner. Déjà mouillé, il a accepté de les aider. Aussitôt, il a composé le numéro de Mohamed. « Allo ! Ça va ? Bon, j'ai liquidé les billets que tu m'avais remis cet après-midi. J'ai besoin d'une autre somme d'argent. En plus, je dois te rencontrer pour te remettre ta part du butin», a-t-il dit à son interlocuteur qui lui a demandé de le rejoindre au quartier Gauthier, juste à côté de sa demeure. Pas moins de quelques minutes, Mohamed était entouré des limiers. Il a été mis dans leur filet. Fouillé corporellement, il semblait qu'il ne disposait d'aucun faux billet ! Où sont les faux billets ? «Je ne suis pas faussaire», s'est-il disculpé. Seulement, quand ils ont effectué une perquisition chez lui, au quartier Gauthier, ils ont saisi plus d'une trentaine de faux billets de cent dirhams, une vingtaine de deux cents dirhams et une quinzaine de cinquante dirhams. Les enquêteurs ont mis également la main sur trois PC, un scanner et une photocopieuse. Il a fini par craquer et avouer être le faussaire. Ce Franco-Marocain, âgé de trente-sept ans, célibataire et sans profession, a affirmé aux enquêteurs avoir recouru à la falsification de billets de banque pour satisfaire tous ses besoins et vivre très à l'aise. Vivra-t-il cette aisance en prison ?