Sept personnes, blessées dimanche dans la bousculade à Minan près de La Mecque, sont décédées, portant à 251 le nombre total des morts. Le roi Fahd a ordonné la mise au point de "plans globaux" pour la modernisation de La Mecque et de Médine, pour une durée de 20 ans au moins. Au lendemain de la bousculade de Minan, vallée aride proche de La Mecque où les pèlerins poursuivent la lapidation des stèles symbolisant Satan, outre les 251 morts, le bilan définitif fait état d'autant de blessés. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, les Indonésiens et les Pakistanais forment le gros des victimes, avec respectivement 54 et 36 morts. Parmi les victimes se trouvent également 13 Egyptiens, 11 Turcs, 11 Indiens, 10 Algériens et 10 Bengalis, 7 Marocains (les autorités marocaines ont communiqué le nom de quatre victimes), 5 Chinois, 4 Yéménites, 3 Sri Lankais, 2 Syriens, 2 Somaliens, 2 Afghans, 2 Saoudiens, un Tunisien, un Omanais, un Birman, un Nigérian, un Tchadien et un Camerounais. Les nationalités de 58 autres victimes n'ont pas encore été déterminées. Selon le ministère de l'Economie et du Plan, le nombre de fidèles venus cette année de l'étranger s'est établi à 1.419.706, auxquels se sont ajoutés 473.004 Saoudiens ou résidents dans le Royaume, ce qui porte le total à 1.892.710 pèlerins. Quelques heures après le drame, le Roi Fahd a ordonné la mise au point de "plans globaux" pour la modernisation de La Mecque et de Médine, pour une durée de 20 ans au moins. Toutefois, quelque 1,9 million de fidèles étaient rassemblés, le lundi, à Minan. Des centaines de pèlerins commençaient, dès les premières heures, à envahir l'esplanade où se trouvent les trois piliers, alors que la lapidation rituelle ne devrait commencer qu'en début d'après-midi, les fidèles ayant hâte d'en découdre avec Satan avant le temps réglementaire. Des centaines de policiers étaient déployés autour de chacune des trois stèles, de 18 mètres de haut et situées sur un parcours de 272 mètres, pour former des cordons et canaliser l'avancée des fidèles qui devraient envahir le site par milliers à partir de 09H00 GMT. Selon un porte-parole du ministère de la Santé, Khaled Al-Mourghalani, "plus de 90% des blessés ont quitté les hôpitaux" à La Mecque et à Minan. "La situation est très rassurante. Aucun cas grave n'a été enregistré ce matin", a ajouté M. Mourghalani en précisant que "75 ambulances sont mobilisées 24 heures sur 24 sur le site où se déroule la lapidation". Selon lui, "155 ambulances au total opèrent dans les sanctuaires servis par 10.854 agents médicaux et para-médicaux, dont 1.714 médecins". Aucune trace du drame survenu la veille, au premier jour d'Al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, n'était visible lundi. Ce genre de drame se produit généralement au premier jour de la lapidation de Satan. Cependant, les interrogations au sujet des causes sont multiples. Selon le ministre saoudien du Pèlerinage, Iyad Madani, ce sont des "pèlerins illégaux" venus pour la Omra (petit pèlerinage, effectué toute l'année) et n'ayant pas quitté le royaume, qui sont à l'origine du drame pour avoir emmené avec eux jusque sur le site de lapidation leurs effets personnels, gênant ainsi la marche des fidèles. Au cours des 12 derniers mois, 2,3 millions de musulmans ont effectué la Omra, dont 12% sont restés dans le Royaume pour accomplir le hadj, selon le ministre qui a menacé de retrancher à l'avenir le nombre des "retardataires" des quotes-parts de leurs pays respectifs. L'Arabie Saoudite définit la quote-part de chaque pays sur la base d'un pèlerin pour 1.000 habitants. Depuis l'accession au trône du Roi Fahd en 1982, le gouvernement saoudien affirme avoir consacré plus de cent milliards de riyals (environ 27 milliards de dollars) au service des Lieux Saints de La Mecque et Médine.