Les autorités marocaines ont mis en place une cellule de crise et ont décidé de prendre en charge les frais de séjour et d'évacuation des ressortissants marocains bloqués en égypte. Deux avions devaient quitter hier, mardi, l'aéroport international du Caire dans le cadre d'une opération d'évacuation des ressortissants marocains bloqués en Egypte, selon des sources diplomatiques marocaines citées par la MAP. Ces dernières ont précisé que 263 passagers devraient être à bord des deux avions, dont le départ est prévu de l'aéroport du Caire à destination du Royaume. La même source a précisé que cette opération se poursuivra avec le rapatriement ce mercredi de 270 Marocains, ajoutant que d'autres vols seront organisés prochainement pour répondre aux demandes croissantes, reçues par l'ambassade du Maroc au Caire, dont le nombre a atteint 1000. Dans le même contexte, les autorités marocaines ont mis en place une cellule de crise et ont décidé de prendre en charge les frais de séjour et d'évacuation des ressortissants marocains, indique-t-on de même source. A noter que des retards sont toutefois enregistrés au niveau de l'aéroport du Caire en raison de l'encombrement que connaît actuellement cette plate-forme. En raison de cette situation, la compagnie nationale Royal Air Maroc a prévu des changements au niveau des horaires de ses vols au départ et à destination de l'égypte. Dans un communiqué de presse, la compagnie a fait savoir que ses équipes se sont mobilisées en vue d'apporter l'assistance nécessaire aux passagers dont les vols sont retardés. Ainsi, la RAM a souligné le déploiement d'avions gros porteurs et l'injection de vols supplémentaires. Par ailleurs, la compagnie a mis au service un numéro spécial. Les clients de la Royal Air Maroc, désirant avoir des informations sur le programme des vols, sont appelés à contacter le call-center de la compagnie au numéro 08 9000 0800, conclut-on de même source. A l'heure où nous mettons sous presse, plusieurs centaines de milliers de manifestants sont rassemblés dans le centre du Caire pour la «marche du million». Le peuple égyptien, en pleine effervescence, maintient ses manifestations réclamant le départ du président Hosni Moubarak pour le huitième jour consécutif. Par ailleurs, le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, s'est déclaré, mardi, pour un «changement par le dialogue en égypte», sans se prononcer explicitement sur un départ du président Hosni Moubarak. «Cette étape est placée sous le signe du changement. Un retour à la situation qui prévalait avant le 25 janvier est impossible, mais il faut aller de l'avant d'une manière pacifique et civilisée», a déclaré M. Moussa à la chaîne satellitaire al-Arabiya. A la demande de savoir s'il appuyait le départ du président Moubarak, M. Moussa s'est limité à répondre qu'il était certain que le chef de l'Etat «place l'intérêt de l'Egypte au-dessus de toute considération». Ajoutant qu'il appuie «les jeunes manifestants et leurs revendications». Toutefois, un comité représentant les forces de l'opposition égyptiennes, y compris Mohamed ElBaradei et Ayman Nour, a déclaré, mardi, dans un communiqué, qu'il n'entamerait pas de négociations avant le départ du président Hosni Moubarak. A noter que la haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a évoqué, mardi, des chiffres provisoires indiquant que 300 personnes ont péri en égypte au moment où 3000 ont été blessés et une centaine de détenus depuis le début du mouvement de contestation en égypte. Erdogan exhorte Moubarak à écouter le peuple Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a exhorté, mardi, le régime égyptien de Hosni Moubarak à «satisfaire sans hésitations la volonté de changement» de son peuple et lancé un appel plus général en faveur de réformes démocratiques au Moyen-Orient.M. Erdogan a aussi décidé de reporter une visite prévue pour la semaine prochaine en égypte en raison des événements dans ce pays. «Ecoutez les cris du peuple et leurs revendications très humanistes (...) Il vous faut satisfaire sans hésitations la volonté de changement provenant du peuple», a-t-il déclaré au Parlement dans un discours hebdomadaire devant les députés du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), retransmis à la télévision. Expliquant vouloir «faire une recommandation, donner un avertissement sincère au président Moubarak», M. Erdogan l'a appelé à être «le premier» à adopter les mesures démocratiques nécessaires pour la paix, la sécurité et la stabilité de son pays. Il espère que l'égypte pourra «satisfaire les revendications légitimes et compréhensibles» du peuple. «Les libertés ne peuvent être niées ni repoussées à plus tard», a estimé le chef du gouvernement turc.