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Dr Youssef Mohi : «10% des anorexiques décèdent»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 14 - 01 - 2011

Selon Dr Mohi, l'anorexie mentale est multifactorielle et multidimensionnelle. Quant au sex-ratio, il est de neuf filles pour un garçon dans l'anorexie mentale post-pubère.
ALM : Comment définissez-vous l'anorexie mentale?
Dr Youssef Mohi : L'anorexie mentale est considérée comme une pathologie psychiatrique. Pourtant, ses complications somatiques sont multiples et parmi celles-ci, certaines peuvent être fatales. Depuis des décennies, la forme classique est celle de la jeune fille ou jeune femme, caucasienne, issue d'un milieu aisé, vivant en milieu citadin, dans un pays de culture occidentale. Pourtant, les études épidémiologiques récentes soulignent l'augmentation de prévalence des troubles du comportement alimentaire, leur extension à travers les classes sociales, dans des cultures et ethnies variées, dans le sexe masculin et à des âges différents, et en particulier chez l'enfant avant la puberté.
Quels en sont les principaux symptômes ?
Selon le Diagnostic Statistic Mental IV-TR (DSM), qui est une référence américaine, ces causes se manifestent à travers le refus de maintenir un poids corporel au niveau ou au-dessus d'un poids minimal pour l'âge et la taille. Il s'agit d'une perte de poids conduisant au maintien du poids à moins de 85% du poids attendu, ou incapacité de prendre du poids pendant la période de croissance conduisant à un poids inférieur à 85 % du poids attendu. Les anorexiques souffrent également d'une peur intense de prendre du poids ou de devenir gros alors que le poids est inférieur à la normale, une altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l'estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle. Chez les femmes post-pubères, ces critères se manifestent à travers une aménorrhée.
Quels sont les facteurs favorisant l'apparition de ces symptômes ?
L'anorexie mentale n'est pas une maladie nouvelle et sa cause est inconnue, et, même si le trouble commence à l'occasion d'un événement familial ou lors de moquerie par un pair, l'hypothèse d'une cause unique a été abandonnée depuis longtemps. L'anorexie mentale est multifactorielle et multidimensionnelle. Selon le modèle bio-psycho-social souvent cité, on peut dire qu'il existe d'abord des facteurs de risque : biologiques et génétiques et des facteurs psychologiques individuels et familiaux. On cite aussi des facteurs socioculturels et des facteurs précipitants : événements familiaux, ainsi que des interventions de l'environnement (familiales, amicales, sociales, etc.) et parfois les premiers signes de puberté. On relève aussi des facteurs de maintien : par exemple, la dénutrition elle-même entraîne des modifications psychologiques, l'environnement se réaménage autour de la maladie, etc. Parmi les facteurs de risque familiaux, il est important de souligner le rôle de l'existence de troubles du comportement alimentaire chez les parents, d'autant que l'on a décrit une continuité entre troubles de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte. Les difficultés alimentaires durant l'enfance et l'adolescence sont prédictives d'un trouble du comportement alimentaire chez l'adulte.
Quel est le sexe le plus touché par la maladie ?
Alors que dans l'anorexie mentale post-pubère, le sex-ratio est de neuf filles pour un garçon, dans l'anorexie prépubère on estime que 19 à 30 % des cas concernent des garçons. Les symptômes sont les mêmes que chez les filles au plan alimentaire avec rejet du gras. En revanche, les préoccupations sont différentes, avec idéalisation des corps des athlètes et des culturistes et hyperactivité physique par admiration de leur musculation. Contrairement à ce qui a pu être écrit autrefois, le pronostic n'est pas plus grave chez le garçon que chez la fille. L'existence d'une obésité ou d'un surpoids ayant entraîné des moqueries de la part des pairs du fait de son manque d'agilité et de son côté lourdaud est un facteur plus souvent signalé chez le garçon lors du démarrage de la restriction alimentaire.
L'anorexie mentale est-elle une pathologie occidentale inhérente à la mode ?
Les aspects socioculturels ont évolué ces dernières années. Jusque dans les années 1970, on disait ne pas connaître de cas dans la race noire. Puis vinrent des publications décrivant des cas au sein de minorités ethniques des pays de culture occidentale et surtout dans des pays de cultures non occidentales : Afrique, Moyen-Orient, Inde et pays asiatiques, etc. suggérant un rôle de la pénétration des valeurs occidentales (culte de la minceur, mode, etc.) dans ces pays, soit par le biais de l'occidentalisation, soit par le biais d'une confrontation au choc entre valeurs traditionnelles et nouvelles valeurs. Les publications concernant les pays asiatiques attirent l'attention sur des nuances symptomatologiques, sur le rôle de l'urbanisation, sur la recherche de la minceur, y compris dans les populations d'âge scolaire.
Quel traitement préconiser dans ce cas?
Le traitement associe idéalement quatre types d'interventions : un suivi médical, un suivi nutritionnel, un suivi psychiatrique et une prise en charge familiale. On peut atteindre, ainsi, 30 à 50% de guérison sans séquelles. 10 à 20% restent maigres et socialement fragiles. Alors que 10 à 15% ne guérissent pas, 5% associent une anorexie-boulimie et 10% décèdent.
L'Indice Quetelet, ou Indice de Masse Corporelle (IMC)
Inventé par Adolphe Quetelet (1796-1874) , l'Indice de Masse de Corporelle (IMC) ou indice de Quetelet évalue les risques pour la santé liés au poids chez l'adulte. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) l'a défini comme le standard en la matière. Il a également établi des intervalles de référence (maigreur, indice normal, surpoids, obésité) en se basant sur la relation constatée statistiquement entre l'IMC et le taux de mortalité. Réalisé à partir de méthodes statistiques appliquées à l'anthropométrie, il est le résultat d'un calcul entre le poids et la taille. Car le poids seul ne suffit pas à diagnostiquer une anomalie : ce n'est pas la même chose que de faire 50 kilos si l'on fait 1m 50 ou 1m 90. L'IMC est calculé en divisant le poids par la taille au carré (IMC=Masse/Taille2). Il est une méthode fiable pour les adultes de 20 à 65 ans. Il faut néanmoins faire attention car cet indice de risque ne prend pas en compte la proportion de masse musculaire ni de masse osseuse. Il est important de garder à l'esprit que l'IMC n'est qu'un indicateur, non pas une donnée absolue. Selon la morphologie d'une personne, son IMC de bonne forme varie. Il est donc inadapté aux personnes géantes ou naines, ainsi qu'aux personnes amputées. Tout jugement doit donc également prendre en compte son Indice de Masse Grasse (IMG) et la consultation d'un médecin nutritionniste ou d'un diététicien diplômé est recommandée. En Espagne, depuis 2005, les femmes mannequins ayant un IMC inférieur à 18 kg/m⊃2; ne sont plus autorisées à participer aux défilés. Cette mesure a été prise pour combattre les risques d'anorexie chez les jeunes femmes influençables. En effet, l'OMS considère qu'une femme dont l'IMC est inférieur à 18 n'est pas en bonne santé. Cette mesure pourrait prochainement être étendue aux autres pays de l'Union européenne. L'interprétation de l'IMC se fait selon les critères définis par l'Organisation mondiale de la santé.
Ainsi, d'après l'OMS :
- Moins de 16,5 : Dénutrition
-16,5 à 18,5 : Maigreur
-18,5 à 25 : Corpulence normale
-25 à 30 : Surpoids
-30 à 35 : Obésité modérée
- Plus de 40 : Obésité morbide ou massive.


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