Dans cet entretien, Dr Adil Chaïb Aïnou met l'accent sur la création du Centre de diagnostic et de traitement des maladies respiratoires et sur ses objectifs dans la lutte contre la tuberculose. ALM : Quels sont les objectifs que s'assigne la création du Centre de diagnostic et de traitement des maladies respiratoires (CDTMR) ? Dr Adil Chaïb Aïnou : Le Centre de diagnostic et de traitement des maladies respiratoires (CDTMR) appelé auparavant «Centre du diagnostic de la tuberculose», a été créé au quartier Bouchrayte, à Beni Mellal, dans le cadre de l'élaboration de la stratégie du ministère de tutelle qui s'assigne pour objectifs d'améliorer la qualité des soins. Sur le plan national, on ambitionne d'éradiquer la tuberculose d'ici 2015. L'OMS prévoit, à long terme, l'éradication de la tuberculose à un taux de 20% par an. Le taux au niveau national est actuellement de 4,5%.Au niveau de Tadla Azilal, et dans le dessein de lutter contre cette maladie, on déploie actuellement des efforts considérables par la conclusion d'accords de partenariat, avec le ministère de la Santé, la Ligue régionale de lutte contre la tuberculose, les ONG, la wilaya de la région. Pourriez-vous nous parler de la Ligue régionale de lutte contre la tuberculose ? Cette Ligue, dont je suis le président, et qui a été créée en 2007 a un grand nombre de perspectives d'avenir. Nous sommes actuellement à la réalisation de 90% de nos objectifs. Lors de notre assemblée générale, nous allons discuter d'un grand nombre de points relatifs à la lutte contre la tuberculose au niveau de la région. Qu'en est-il de la tuberculose dans la région Tadla Azilal? Nous travaillons en concertation pour lutter contre la tuberculose dans la région. Mais, il faut aussi que le secteur privé nous soutienne et assume fort bien sa responsabilité dans cette noble initiative. Durant la période 2007-2008, nous avons enregistré 675 nouveaux cas de tuberculose. Nous sommes passés de 675 cas positifs à 525 nouveaux cas en 2009 soit une diminution de cent nouveaux cas par an. Au CDTMR, on reçoit une quarantaine de malades par jour. Quelle est votre stratégie de lutte contre cette maladie ? Avant toute stratégie, il est primordial d'établir un diagnostic sur les lieux surtout dans les régions les plus isolées. Nous réalisons des visites de supervision vers un grand nombre de régions. Au sein de la ligue, nous organisons également des campagnes médicales dans la région pour établir le diagnostic de la tuberculose et des autres pathologies. En matière de santé publique, des efforts considérables sont déployés dans le domaine de la lutte contre cette maladie qui fait encore des ravages dans le monde. Quelles sont vos perspectives d'avenir en matière de la lutte contre la tuberculose dans la région ? Nous tablons sur l'organisation de campagnes médicales dans les régions lointaines. Je suis sûr que nous parviendrons à atteindre les résultats escomptés dans le domaine de la lutte contre la tuberculose. On a même créé un registre dans le but de mieux cerner les attentes du personnel médical et paramédical et des malades. En général, le tuberculeux est un malade qui se sent marginalisé par les autres. A cause de la pauvreté, il se sent toujours seul et désespéré. Par conséquent, nous devons l'aider, l'accompagner et l'orienter pour qu'il ne se sente pas délaissé.