Une bande de quatre malfrats, qui ciblait les voitures mises en vente soit à la rue soit par Internet, a été démantelée par la police judiciaire de Mohammedia. Deux d'entre eux ont été mis hors d'état de nuire et ont été traduits, samedi, devant la justice. Il possédait une voiture, une Golf Zebra. Seulement, il souhaitait la vendre. À ce propos, il a griffonné «A vendre» et son numéro de téléphone portable sur un grand papier blanc qu'il a collé sur la vitre de sa voiture garée non loin de chez lui au quartier El Ouafa, à Mohammedia. Il y a deux semaines, son téléphone portable sonne. Son interlocuteur était un éventuel acheteur de la Golf Zebra. Après une courte conversation, ils ont fixé un rendez-vous pour le même jour. En fait, son interlocuteur est arrivé en compagnie de trois autres personnes. Qui sont-elles? Peut-être que ce sont ses amis. Peu importe pour le propriétaire. Pour lui, ce qui importe c'est que la transaction soit raisonnable. Combien demandait-il pour la belle voiture ? «Je demande deux cents mille dirhams…», a affirmé le propriétaire de la voiture à l'éventuel acheteur. L'acheteur et ses trois amis ont examiné la voiture. Ils ont remarqué qu'elle était en très bon état et qu'elle disposait de toutes les options. «Mais je crois qu'elle est un peu chère», a remarqué l'acheteur qui a commencé à marchander. En fait, le prix de vente a été fixé à cent soixante-dix mille dirhams. « Permettez-nous de faire un tour en ville pour l'essayer ?», lui a demandé l'acheteur. Le propriétaire de la voiture le lui a permis, à condition qu'il soit en leur compagnie. «Avec un grand plaisir…D'abord, le marché n'est pas encore conclu et la voiture est encore à vous», lui a répondu l'acheteur avec un sourire aux lèvres. L'acheteur est monté dans la voiture. Il s'est mis au volant. Le vendeur s'est tenu au siège d'à côté. Les trois autres amis de l'acheteur ont occupé le siège arrière. L'acheteur conduisait tout en engageant une conversation portant toujours sur la voiture, la distance qu'elle a parcourue, la date de son achat, les réparations qu'elle avait subies chez les mécaniciens…, etc. Quand ils sont arrivés à Sabahiate, une région déserte, le chauffeur a arrêté la voiture. Pourquoi ? Le propriétaire n'a rien deviné. Le chauffeur l'a dévisagé. Tout d'un coup, l'une des trois personnes qui se tenaient au siège arrière a mis un couteau sur la nuque du vendeur. Et l'acheteur lui a jeté du poivre aux yeux au point qu'il a commencé à crier. Rapidement, l'homme armé du couteau lui a donné un coup au niveau de la tête. Et ils lui ont subtilisé tout ce qu'il portait sur lui, une petite somme d'argent et son téléphone portable. Après, ils l'ont jeté hors de la voiture. Et ils ont pris la fuite en empruntant la direction de Casablanca. Le propriétaire de la Golf a déposé, le même jour, plainte auprès de la police de la ville des Roses. Rapidement, ils ont mené des investigations en ciblant surtout Casablanca. Deux jours plus tard, l'un du quatuor a été arrêté. Il s'agit d'un célibataire de trente-deux ans, demeurant au Douar Bouih, à Casablanca. Il a avoué être membre d'un quatuor qui vole les voitures mises en vente soit sur Internet soit à la rue. Ils se présentaient comme des acheteurs qui avaient l'intention d'essayer le véhicule. Prenant le volant, l'un du quatuor conduit la voiture jusqu'à un lieu désert pour torturer le propriétaire et lui jeter du poivre aux yeux avant de le mettre hors de la voiture. Ils falsifiaient ensuite les plaques minéralogiques et la revendaient. Ils ont commis une dizaine de vols de voitures. Les enquêteurs de la PJ de Mohammedia ont mis également la main sur un deuxième membre de la bande. Les deux autres sont toujours activement recherchés.