Nawal Sekkat expose ses récentes toiles et ses sculptures à Galerie Mohamed El Fassi à Rabat du 16 décembre 2010 au 1er janvier 2011. Un travail autour de la matière et de son ambivalence. En plus des paysages abstraits minéraux, volcaniques, lumineux, tourbillonnants et orageux de ses récentes toiles, ce sont des sculptures que nous présente pour la première fois Nawal Sekkat. Son exposition est montée à la Galerie Mohamed El Fassi à Rabat du 16 décembre 2010 au 1er janvier 2011. «La sculpture est une nouvelle étape dans ma vie artistique. C'est le fruit de plusieurs recherches pour pouvoir m'exprimer tout en restant dans la même démarche que mes peintures, C'est-à-dire toujours dans un travail sur les contrastes», a déclaré à ALM Nawal Sekkat lors du vernissage mardi 14 décembre. Les sculptures de Nawal Sekkat allient le plexi et la terre, une pierre taillée d'une façon très rigide, très brute avec une fluidité transparente derrière du plexiglas. «Je conjugue les versus à la recherche d'équilibres, le blanc et le noir, le foncé et le clair, le dur et le souple, toujours dans cette recherche de la lumière», explique Nawal Sekkat. Ainsi autant dans ses toiles que dans ses sculptures, Nawal Sekkat, qui avait travaillé auparavant sur les anciens tapis marocains, continue à tracer son sillon découvrant et utilisant différents supports. Feuille d'or et d'argent, pâte de papier naturel, toile de coton, toile de jute, cuivre, pierre, plexiglas sont entre autres les matières qu'elle imprègne de tout ce qui fait son intériorité de femme marocaine et d'artiste en quête d'équilibre. Une être active et sensible à la fois, ancrée dans ses racines et ouverte sur monde. «Il y a un côté gai dans l'œuvre de Nawal Sekkat, mais aussi beaucoup de violence. Au lieu de refouler, elle se défoule dans le sens psychanalytique du terme, extériorise les nervures de son être et plonge dans les recoins les plus sombres sans vouloir chercher le sens , au-delà de la donnée, la couleur», a déclaré à ALM Farid Zahi critique d'art commentant l'œuvre de Nawal Sekkat. Et d'ajouter : «Il y a une ambivalence, la violence et le répit, un foisonnement intérieur, une souffrance créatrice, un état d'âme qui se traduit directement sur la toile et qui nous invite parfois à l'écouter». Par ailleurs, dans cette exposition, Nawal Sekkat nous donne à voir le fruit d'une démarche en parallèle qu'elle avait commencée en 2007autour du thème de la transcendance. Selon l'artiste, il s'agit de carrés parfaits à la base, des carrés de cuivre qui ont été transcendés par la joie, par la mélancolie, par les tumultes de la vie... plusieurs raisons qui font que le carré parfait ne reste plus parfait tout le temps, du moment qu'il est vivant. «C'est la transformation et l'évolution avec le contact du temps, son usure aussi, qui sont recherchées ici non la perfection. Et dans ce travail de transcendance, je peux me permettre des lapsus, des mots qui sortent en arabe ou en français», explique l'artiste. Et le critique d'art Farid Zahi de conclure par une interrogation: «Je ne sais pas pourquoi ce travail se caractérise par cette dualité ? Je crois que c'est ce côté de la femme qui cherche à s'approprier, comprendre ses propres contrastes. Il y a une quête d'équilibre, mais si elle trouve cet équilibre, c'est l'art qu'elle perd».