Abdelmounaim Dilami affirme que son élection à la tête de l'UPF traduit une reconnaissance des efforts de la presse marocaine par ses confrères francophones. ALM : Que représente pour vous votre élection à la tête de l'Union internationale de la presse francophone ? Abdelmounaim Dilami : C'est un événement assez important pour moi en tant que journaliste et en tant que Marocain. La presse marocaine ne cesse d'évoluer. Elle se professionnalise et se modernise. Et mon élection à la tête de l'UPF est une reconnaissance des efforts de la presse marocaine par ses confrères francophones. Il faut savoir que l'Union internationale de la presse francophone est devenue une importante institution qui comprend 3.000 membres et représente 40 pays issus de l'Afrique, de l'Europe de l'Est, des Balkans et de l'Asie. Et il est donc important que le Maroc puisse être présent pour s'enrichir à travers l'échange tout en apportant son savoir-faire. Quelles seront vos priorités en tant que président de l'UPF? La francophonie est la première question qui nous importe. Elle sera notre ligne politique. Il est à préciser que la francophonie n'est pas qu'une langue, mais c'est aussi tout un ensemble de valeurs de respect, de liberté et de tolérance... L'UPF a donc pour mission de promouvoir et de véhiculer toutes ces valeurs via l'exercice de son travail et l'exercice de la presse francophone. Ceci est dans ce sens primordial dans la mesure où l'on constate de plus en plus une radicalisation des opinions et une rigidité des régimes. Quelles seront les actions à entreprendre pour atteindre ces objectifs ? Nous nous baserons sur la tenue des assises annuelles, des colloques régionaux (en Afrique, Europe de l'Est, Balkans et Asie...) et de séminaires pour la réflexion autour des thèmes fondamentaux. Les assises auront pour mission d'uniformiser les travaux des colloques et de les valider en tant que ligne de conduite de l'UPF et d'en adopter les principes dans le milieu professionnel. Nous comptons aussi organiser toute une série de sessions de formation en collaboration avec les diverses écoles de journalisme et les grands professeurs membres de l'UPF qui partageront leur expérience. Quels sont les principaux défis à relever pour la presse francophone ? La presse francophone fait face aux mêmes défis que rencontrent la presse et les médias dans le monde. Nous vivons de plus en plus selon un mode de civilisation fondé sur la rapidité de la circulation de l'information et au centre duquel se trouve un individu de plus en plus dépendant de l'information. Cette situation qui se posera encore avec acuité durant les prochaines années ne doit donc en aucun cas constituer une excuse à l'altération de la qualité des médias et de la profession de journalisme. L'UPF a donc aussi pour mission à travers ses actions de veiller sur la qualité de l'exercice du métier de journaliste. L'UPF en bref Créée en 1950, l'Union internationale de la presse francophone (UPF), la plus ancienne association internationale francophone, est un réseau unique au monde. L'UPF est présente dans une centaine de pays où elle fédère plus de 3.000 journalistes, responsables et éditeurs de la presse écrite et audiovisuelle, individuellement ou par l'intermédiaire d'associations nationales. Ils sont répartis dans 110 pays ou régions du monde. C'est une organisation internationale non-gouvernementale (OING) reconnue par de grandes organisations internationales, telles l'ONU, l'UNESCO et l'Agence intergouvernemental de la francophonie (AIF). Elle remet le Prix de la libre expression. Dans un certain nombre d'Etats, la section nationale est la seule union professionnelle à rassembler les journalistes. Cela fait de l'UPF l'une des organisations les plus représentatives de la profession.