Même s'il le dit du bout des lèvres, le Président George Bush continue de réaffirmer, au grand dam d'Ariel Sharon, que le mur de la honte que les Israéliens construisent en Cisjordanie était « un problème ». Le Président américain avait utilisé ce mot en recevant le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas à la Maison blanche. Même s'il le dit du bout des lèvres, le Président George Bush continue de réaffirmer, au grand dam d'Ariel Sharon, que le mur de la honte que les Israéliens construisent en Cisjordanie était « un problème ». Le Président américain avait utilisé ce mot en recevant le Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas à la Maison blanche. Mais le « problème » avait disparu de son vocabulaire quatre jours plus tard alors qu'il accueillait le Premier ministre israélien. Aujourd'hui, il appert que l'Administration Bush a de toute évidence décidé d'intensifier les pressions sur Ariel Sharon pour le faire lâcher du lest sur l'un des principaux obstacles à l'application de la « feuille de route ». L'Autorité palestinienne estime que le mur en question vise à délimiter les frontières de leur futur Etat avant-même qu'il ne voit le jour et avant que ne s'engagent les discussions sur ses frontières. Ariel Sharon fragilise ainsi le processus de paix à travers un mur qui y provoque une large fissure. La construction du côté palestinien de ce nouveau mur de Berlin a transformé en cauchemar la vie de plusieurs familles palestiniennes qui vivent près de Toulkaram et au Nord-Ouest de la Cisjordanie. De nombreux villages se retrouvent coupés du reste de la Cisjordanie isolés et coincés entre Israël à l'Ouest et cette barrière à l'Est. Le tracé choisi pour cette clôture, qui prend sur huit kilomètres la forme d'un mur de béton de huit mètres de haut, entraînera la confiscation par les colons d'Israël de dix pour cent des terres de Cisjordanie, dont quinze mille hectares rien que dans le Nord. De plus, il n'y a aucun doute que ce mur de la honte remplacera la ligne verte, c'est-à-dire qu'il constituera, dans les projets d'Ariel Sharon, la frontière entre Israël et la Palestine. On est dans un véritable cercle vicieux. La situation qui prévaut actuellement au Proche-Orient est très inconfortable. La direction politique et militaire d'Israël est truffée d'ultra et de radicaux convaincus qu'il est possible de régler tous les différends avec les Palestiniens par la force. Ils militent pour la poursuite de la politique des assassinat ciblés et des meurtres collectifs. Que peuvent faire les Palestiniens face à de tels principes, si ce n'est riposter. On est dans un véritable cercle vicieux.