Selon Assahrae Al Ousbouiya, les deux journalistes marocains arrêtés, vendredi 17 septembre, en Algérie ont été dépouillés de leurs documents et interdits de quitter un hôtel à Tindouf sans aucune justification de la part des autorités algériennes. L'Algérie refait des siennes. Deux journalistes de l'hebdomadaire marocain «Assahrae al Ousbouiya», arrivés, vendredi 17 septembre, en Algérie ont été arrêtés samedi tôt dans la matinée par les services de sécurité à leur descente d'avion à Tindouf-ville. C'est ce qu'affirme la direction de la publication, dans un communiqué. Selon la même source, les deux journalistes Hassan Tigbadar et Mohamed Slimani se sont rendus à Tindouf pour couvrir le retour vers les camps de Tindouf de Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police du Polisario. «Les deux journalistes qui ont été arrêtés à 02h30, ont été interrogés durant trois heures et demie au commissariat de l'aéroport par différents corps de sécurité avant d'être emmenés vers un hôtel où il leur a été signifié de ne pas le quitter jusqu'à nouvel ordre», précise le communiqué. Selon Assahrae Al Ousbouiya, les deux journalistes ont été dépouillés de leurs documents et interdits de quitter l'hôtel sans aucune justification de la part des autorités algériennes, alors qu'ils étaient accrédités par les services algériens concernés pour assurer la couverture du retour de Mostafa Salma Ould Sidi Mouloud aux camps de Tindouf. La direction de la publication a exprimé son «étonnement face aux agissements des autorités algériennes» et a «dénoncé cette énième entrave à la liberté de la presse en Algérie et exige de laisser les journalistes d'Assahrae Al Ousbouiya accomplir leur mission dans les camps de Tindouf». Dans un autre communiqué rendu public, dimanche 19 septembre, la direction d'Assahrae Al Ousbouiya affirme que les deux journalistes étaient toujours séquestrés par les services de sécurité algériens dans une chambre d'hôtel à Tindouf. «On ne peut que condamner cette démarche des autorités algériennes. Nous demandons à l'Algérie de relâcher ces journalistes et leur permettre d'exercer leur fonction en toute sécurité. D'ailleurs, de quoi le pouvoir algérien a-t-il peur? Pourquoi a-t-il empêché les deux journalistes d'entrer à Tindouf. Que ce passe-t-il dans les camps? Assurément, il y a quelque chose qui cloche?», s'interroge Mohamed Réda Taoujni, directeur de publication d'Assahrae Al Ousbouiya et président de l'Association le Sahara Marocain (ASM), dans une déclaration à ALM. «Avant le départ des deux journalistes à Tindouf, nous avons contacté le directeur chargé de l'accréditation de la presse internationale auprès du ministère de la Communication algérien. Ce dernier nous a assuré qu'ils peuvent exercer librement leur mission à Tindouf. Ainsi, et après l'arrestation des deux journalistes, nous avons contacté la même personne qui nous a affirmé qu'elle n'était pas au courant de cet incident. Ceci prouve que l'Algérie fonctionne à travers deux têtes. D'une part, il y a les autorités officielles du pays, à savoir le gouvernement et d'autre part, nous avons les services de renseignement militaire», précise M. Taoujni. L'arrestation des deux journalistes marocains par les autorités algériennes a suscité un sentiment d'indignation auprès des composantes de la société civile. «L'interpellation des deux journalistes marocains constitue une violation flagrante de la liberté de la presse et de la liberté d'expression. Le Polisario craint fortement que ce qui se passe dans les camps, notamment la répression et le mauvais traitement des séquestrés et la violation systématique des droits de l'Homme, soient révélés par les médias et portés par la suite à la connaissance de la communauté internationale», indique Noureddine Bilali, ex-représentant du Polisario à Damas, ajoutant que «le Polisario veut, à tout prix, faire des camps de Tindouf un espace isolé du monde pour pouvoir exercer sa dictature en toute discrétion». «Nous condamnons fermement et catégoriquement l'arrestation des deux journalistes marocains à Tindouf. La diplomatie marocaine est appelée à porter, avec force, cette affaire à la connaissance de la communauté internationale pour que tout le monde puisse découvrir le véritable visage de l'Algérie et du Polisario. Il est plus que jamais clair que les instances du Polisario exercent la piraterie, sinon de quel droit les deux journalistes ont été interdits d'exercer librement leur mission ?», s'indigne, pour sa part, Mustapha Naïmi, professeur universitaire, membre du Corcas, dans une déclaration à ALM. Le SNPM appelle l'Algérie à libérer les deux journalistes Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a appelé, samedi 18 septembre, l'Algérie à libérer les deux journalistes marocains d'Assahrae Al Ousbouiya arrêtés à Tindouf par les services de sécurité algériens. Le SNPM a également appelé dans un communiqué les autorités algériennes à permettre aux deux journalistes marocains d'exercer leur travail sans aucune restriction, affirmant poursuivre avec une grande inquiétude leur arrestation dans un hôtel de Tindouf. Le syndicat souligne que les deux journalistes ont été soumis pendant plus de trois heures à un interrogatoire dans un des commissariats de l'aéroport de Tindouf, ajoutant qu'ils sont assignés à résidence depuis 6 heures du matin dans leur hôtel. Par ce comportement, la police algérienne tend à terroriser les journalistes marocains et étrangers honnêtes afin qu'ils n'abordent pas la réalité des camps pour en informer l'opinion publique, fait observer le SNPM.