Le Maroc a dénoncé avec force la poursuite des actes violents en série par la police espagnole dans la ville occupée de Mellilia et l'abandon par la garde civile espagnole de huit Subsahariens au large de ses côtes. Les forces de sécurité espagnoles refont des siennes. Les cas de violences physiques commises par des éléments de la police espagnole à l'égard de citoyens marocains au point d'accès à la ville occupée de Mellilia se poursuivent. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, rendu public samedi 7 août, rapporte que deux nouveaux cas graves de recours à la force et «au passage à tabac» contre des ressortissants marocains ont été enregistrés. Dans la nuit du 4 au 5 août, Ibrahim Abana a été poursuivi, selon le département de Taïeb Fassi Fihri, par un agent de police espagnole qui a dépassé de quatre mètres la ligne de démarcation séparant les deux postes de Mellilia et Beni Nsar. L'agent a giflé le citoyen marocain au vu de deux fonctionnaires de police et trois citoyens marocains. «Dès qu'un agent marocain a tenté de s'interposer, trois autres policiers espagnols ont rejoint leur collègue et ont commencé tous les quatre à violenter la victime à l'aide de leurs matraques. Ces derniers ont par la suite soulevé la victime et l'ont ramenée à leur poste où ils ont continué à lui faire subir d'autres voies de fait», indique le communiqué. Mohamed Hamdaoui, résidant à Nador, a, pour sa part, été violenté, samedi 7 août, au même point de passage, une fois encore, par un policier espagnol qui l'a frappé avec sa matraque et piétiné occasionnant une fracture au bras et plusieurs ecchymoses sur son corps. Toujours dans le cadre des violations graves des droits de l'Homme commises par les forces de sécurité espagnoles, le Maroc a condamné vigoureusement, vendredi 6 août, l'abandon par la garde civile espagnole de huit Subsahariens au large de ses côtes. «Une patrouille de la garde civile espagnole a abandonné, vendredi 6 août à 7 h du matin au large des côtes marocaines, au niveau de la commune rurale de Belyounech, huit immigrés issus de pays d'Afrique subsaharienne dans un état de santé critique», précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. Il s'agit, selon la même source, de quatre Camerounais, un Sénégalais, un Tchadien, un Ghanéen et un Gabonais. Face à cette situation «aberrante et inhumaine», les autorités de la province de M'diq-Fnideq sont intervenues pour sauver et évacuer ces immigrés vers l'hôpital provincial afin de leur prodiguer les soins médicaux d'urgence. «Le gouvernement de SM le Roi condamne vigoureusement ces comportements inhumains et irresponsables et appelle son homologue espagnol à prendre toutes les mesures afin d'éviter de tels agissements qui ne servent en rien les intérêts des deux pays voisins», précise le communiqué du ministère. Les huit immigrés ont affirmé, dans des déclarations à la MAP, avoir été maltraités et insultés par les policiers espagnols. Ces comportements irresponsables ont suscité l'indignation des composantes de la société civile marocaine. «Les agissements de la garde civile espagnole sont à connotation raciste et nourrissent la haine envers autrui», a affirmé Amina Bouayach, présidente de l'OMDH, dans une déclaration à la Radio nationale, relayée par la MAP. Pour sa part, Ahmed Herzenni, président du CCDH, a précisé, dans une déclaration à la Radio nationale citée par la MAP, que si ces agissements se répètent «il faudra s'adresser aux instances internationales qui peuvent obliger l'Espagne à respecter les conventions et traités internationaux». Chronologie des incidents • Vendredi 16 juillet : Cinq MRE passés à tabac pour détention du drapeau marocain lors de leur passage en voiture à Mellilia. • Jeudi 29 juillet : Le citoyen Karim Lagdaf, qui était accompagné de sa mère, a subi un sort similaire au même point de passage. • Lundi 2 août : Mostapha Bellahcen, un étudiant marocain âgé de trente ans, a été physiquement agressé pour détention d'un kilogramme et demi de sardines. • Jeudi 5 août : Ibrahim Abana a été violemment agressé après avoir dépassé de quatre mètres la ligne de démarcation séparant les deux postes de Mellilia et Beni Nsar. • Samedi 7 août : Mohamed Hamdaoui a été violenté par un policier espagnol qui l'a frappé avec sa matraque et piétiné occasionnant une fracture au bras.