Retraité et père de quatre enfants, un sexagénaire, demeurant à Oujda, a criblé le corps de sa femme de plusieurs coups d'une arme blanche avant de se suicider par pendaison. Quand il a décidé de se marier, dans les années 80, il a demandé à sa mère de lui choisir sa future épouse. Il était à son trentième printemps. Et pourtant, dans son cœur, il n'y avait pas de place pour les sentiments. Il n'y a que le travail et rien d'autre que le travail à Oujda. Il demeure dans cette ville orientale où il a vu le jour dans les années 50. Enfin le rêve de sa mère d'avoir une belle-fille et des petits-fils sera réalisé. En fait, elle l'a déjà choisie avant même qu'il lui en eut parlé. Elle n'attendait que la décision de son fils d'avoir un foyer conjugal. C'était la fille d'une famille proche d'elle. Rapidement, tout a été préparé. Il n'y avait qu'une semaine entre le jour des fiançailles et de la nuit des noces. Et le couple s'est retrouvé sous le même toit. Pour tout partager ? Non. Ils ne partageaient que le lit. Il n'y avait ni amour, ni affection, ni respect… Il n'y avait que les malentendus, les rixes, les invectives, les coups, les larmes. Et pourtant, ils sont arrivés à mettre au monde quatre enfants. En fait du côté matériel, ils n'avaient besoin de rien : un bon salaire pour l'époux, une belle maison au quartier Essalam et des enfants qui égayent leur foyer. Mais du côté sentimental, ils avaient besoin de tout. Dans l'après-midi du lundi 28 juin, dans la salle de trafic de la sûreté de la ville d'Oujda, le téléphone sonne. À l'autre bout de fil, c'est la mère de l'épouse qui les a alertés : «Ma fille et son mari n'ont plus donné signe de vie depuis quelques jours». Et leurs enfants ? Ils ne séjournent plus avec eux. Ils ont quitté la ville pour reprendre leurs vies indépendamment de leurs parents. Les éléments du 5ème arrondissement de police de la ville d'Oujda se sont dépêchés sur les lieux pour se rassurer de la vie du couple. Sur instructions du procureur du Roi près le Tribunal de première instance de la capitale orientale, ils ont défoncé la porte de la maison. Au premier étage, il n'y avait personne, ni dans la chambre à coucher, ni dans les deux autres chambres, ni au salon, ni dans la salle de bains. Il n'y a pas également de trace de violence, ni de vol. Et les policiers ont décidé d'aller voir le deuxième étage. Avant d'y arriver, ils ont remarqué des traces de sang à l'escalier. Quand ils sont arrivés au vestibule, ils ont remarqué le cadavre de la femme, corps sans âme, en début de décomposition. Son corps est criblé de plusieurs coups d'une arme tranchante. Qui l'a tuée ? Et pour quel mobile ? Rien ne prouve qu'il y avait vol. Et son mari, était-il le meurtrier? Si oui, où est-il ? Et c'était la surprise pour les policiers. L'époux est, également, corps sans âme dans la chambre. Il n'a pas été tué par coups d'une arme blanche. Mais il s'est suicidé par pendaison. Pourquoi ? Les témoignages recueillis par les enquêteurs ont fait état que les deux époux auraient été toujours en discordance et auraient recouru plusieurs fois à la justice, qu'ils étaient tous les deux dans un état psychique anormal qu'ils se soignaient chez un psychiatre de la ville et que le mari douterait des comportements de son épouse. Mais ce qui était certain, selon l'enquête policière, est que l'époux s'est suicidé après avoir tué sa femme.