Mustapha Ramid compte présenter officiellement sa démission, mercredi 30 juin, du Parlement. Le député islamiste sort la carte de la démission pour faire pression et atteindre ses objectifs. Mustapha Ramid refait parler de lui. Le président du groupe parlementaire du Parti de la justice et du développement (PJD) à la Chambre des représentants a annoncé, lundi 28 juin, qu'il allait présenter sa démission du Parlement. Motif avancé par M. Ramid: l'interdiction par le gouverneur de la province de Sidi Bennour, Jalal Eddine Mrini, d'une mission médicale organisée par lui en collaboration avec une association dans son village natal, Mrichat El Mers. M. Ramid compte présenter officiellment sa démission, mercredi 30 juin, en marge de la séance plénière de la Chambre basse du Parlement. «Dans le cadre des préparatifs pour une mission médicale organisée par une association des œuvres caritatives, j'avais contacté le gouverneur de la province de Sidi Bennour et nous avons tout arrangé. Peu de temps après, nous avons été surpris par la décision de l'interdiction de cette opération», explique Mustapha Ramid dans une déclaration à ALM. Selon ce membre du secrétariat général du PJD, cette affaire se rapportant à la mission médicale n'est que la goutte qui a fait déborder le vase. «La décision de la démission s'explique par deux raisons essentielles. Des raisons générales qui se rapportent à la marginalisation du rôle de l'institution parlementaire et des raisons spéciales qui concernent l'embargo imposé sur les parlementaires en général, ceux du PJD plus particulièrement et notamment moi-même ! Pourquoi suis-je un parlementaire? Devrais-je me limiter au rôle de comparse ?!», s'indigne M. Ramid. Il s'agit de la première fois où le président d'un groupe parlementaire à la Chambre des représentants annonce sa démission. «Mercredi prochain, je compte réunir les députés du PJD pour les informer des dessous et des derniers développements de cette affaire avant de présenter ma démission dans l'après-midi. Juste après, je vais organiser une conférence de presse pour revenir sur les détails de cette affaire», explique le président du groupe parlementaire des islamistes. Toutefois, la décision de la démission, selon Mustapha Ramid, n'est pas encore définitive. «Franchement, si l'affaire de la mission médicale sera réglée d'ici mercredi, je compte revenir sur ma décision», précise-t-il. Le député islamiste sort donc la carte de la démission pour faire pression et atteindre ses objectifs. Tout en criant à la démission, il n'hésite pas à dire haut et fort qu'il «compte revenir sur sa décision» si les choses rentrent dans l'ordre comme il le souhaite. Contacté par ALM, Lahcen Daoudi, secrétaire général-adjoint du PJD, a affirmé que le secrétariat général du parti islamiste devait se réunir hier lundi pour débattre de la démarche de Ramid. L'article 7 du règlement intérieur de la Chambre des représentants dispose que lorsqu'une démission est notifiée au président de la Chambre, celui-ci ordonne sa publication au Bulletin officiel et en fait communication à la Chambre à la première séance. A noter que M. Ramid ne pouvait plus présider le groupe parlementaire du PJD après avoir purgé trois mandats successifs. Les candidats retenus par les députés du PJD pour la succession de Ramid en perspective de la prochaine rentrée parlementaire sont Lahcen Daoudi, Mohamed Najib Boulif et Abdelaziz Baâli.