Le Haut Commissariat au Plan vient de dresser un état provisoire de l'évolution de l'emploi et du chômage durant l'année 2003. Il en découle que le Maroc comptait à la fin de l'année dernière 1.283.000 de chômeurs, soit une hausse de 6,7 % par rapport à 2002. Une hausse qui a particulièrement touché les villes. C'est un constat particulièrement alarmant que vient de dresser le Haut Commissariat au Plan (HCP) sur l'évolution du chômage et de l'emploi au Maroc pour l'année 2003. La lecture des chiffres contenus dans la dernière note publiée par le département de M. Lahlimi permet de dégager deux principales caractéristiques : d'une part, le chômage frappe plus dans les villes que dans les campagnes. D'autre part, l'emploi qui s'est créé dans le monde rural, malgré sa très relative abondance, n'est pas rémunéré. Globalement, la population active a atteint 10.886.000 de personnes en 2003. Ce chiffre représente une hausse de près de 5 % par rapport à l'année 2002. Le taux d'activité a lui aussi augmenté de 1,3 %, atteignant 52 % en 2003. Concernant le chômage, le taux de celui-ci affiche durant l'année 2003 une hausse de 0,2 point, pour se situer à 11,8 % contre 11,6 % en 2002. Concrètement, et sur la base des données des trois premiers trimestres de l'année 2003, on estime la population active en chômage à 1.283.000, contre 1.203.000 constaté en 2002. Ce qui représente une hausse de 6,7 %. Cette hausse, souligne le HCP, a été relevée exclusivement en zone urbaine avec une progression de + 9,7 % contre une baisse de - 10,2% en zones rurales. Cette hausse s'explique selon le HCP par le déséquilibre entre l'accroissement de l'emploi rémunéré qui s'est établi durant la même période à 1,9 % contre celui de l'offre de travail des adultes qui a augmenté de près de 4,9 %. Le décalage entre zones urbaines et rurales se confirme également dans les statistiques par milieu de résidence. Dans les villes, le taux chômage a augmenté par rapport à l'année 2002 de 1 % pour s'établir à 19,3 % en 2003. Ce taux a cependant baissé de 0,6 % dans les zones rurales pour se situer 3,3 %. Autre chiffre révélateur, celui des emplois créés durant l'année 2003. Sur les 427.000 emplois que l'économie nationale a réussi à créer pendant l'année dernière, 30 % seulement sont des emplois rémunérés. Les 126.000 emplois rémunérés ont été créés principalement en milieu urbain. Dans le monde rural, les 312.000 emplois créés sont bien des emplois non rémunérés. Fait marquant : la création d'emploi rémunéré dans les campagnes est presque nulle. D'un autre côté, un recul de 11 000 postes d'emploi a été par ailleurs enregistré dans les villes. Le HCP avance deux explications concernant la situation de l'emploi dans les campagnes : d'une part, la bonne pluviométrie de 2003, qui a profité aussi bien au secteur agricole que non agricole, conjuguée à la bonne conjoncture économique ont largement contribué dans la création d'emplois. D'autre part, l'accroissement de l'emploi non rémunéré en milieu rural s'explique par la persistance du mode d'organisation des activités exercées dans ce milieu. Un mode qui reste largement basé sur le système de l'exploitation familiale.