Sous le thème «Théâtre et femme : quelles perspectives», les planches du complexe culturel municipal d'Oujda ont abrité du mardi 1er au samedi 5 juin la troisième édition du Festival international de théâtre. Deux ateliers de formation à la maîtrise des techniques théâtrales, une conférence-débat sur la relation entre la femme et le théâtre, déclamations et lectures de scènes théâtrales encadrées par des professeurs en arts dramatiques et présentation de sept pièces : «Le béret de la tortue» de la compagnie Théâtre 2000 de Lyon, «Ett'effah» de feu Abdelkader Alloula par la troupe Istijmam d'Oran, «Timillilay», spectacle One man show en langue amazighe de la troupe Tazerzit de Tiznit, «Contes d'Afrique sur le fleuve» de la troupe Zenga-théâtre du Congo, «Passions» par Carmela Locantore de Belgique, «Photomaton» par La belle équipe de France, «La leçon» par la troupe Theater Etudes de Slovaquie et «Ghourba» par la Comédrama d'Oujda ont constitué le programme de la troisième édition du Festival international du théâtre d'Oujda. Les ateliers de formation, tenus à la maison des jeunes Ibnou Sina, étaient animés par Suzy Dupont qui a initié les jeunes filles aux techniques de base à maîtriser avant de tenter le métier de comédien, alors que le Congolais Georges M'Boussi a travaillé sur l'exploitation des danses africaines au théâtre. Un ensemble d'activités qui a drainé un grand public notamment les présentations des pièces qui ont connu une affluence record au grand plaisir des participants. «Il suffit de proposer un programme riche et varié pour que le théâtre reconquière ses galons de gloire. La présence massive du public nous réconforte car on savait bien qu'Oujda a toujours glorifié les spectacles vivants», a rapporté Mohammed Benjeddi, coordinateur du festival. De son côté, Hajria Amara, directrice du festival, a expliqué que sa troupe «Comédrama», qui est l'initiatrice de ce festival, cherche à s'inscrire positivement dans l'élan de développement que connaît l'Oriental grâce à une animation culturelle qui redore le blason terni de l'activité théâtrale : «Oujda a de tout temps assumé un rôle moteur dans ce domaine via l'apport de ses dramaturges, comédiens et metteurs en scène. Il est temps de voir grand et de proposer des festivals qui n'ont rien à envier aux meilleures rencontres internationales», a-t-elle déclaré tout en ajoutant que «l'ouverture sur l'autre dans ce qu'il a comme expérience spécifique est d'un bon apport pour l'ensemble des participants». Elle n'est pas la seule à mettre en exergue la qualité de cet échange car, de son côté, Suzy Dupont, comédienne française et animatrice de l'atelier consacré à l'apprentissage des techniques dramatiques, a souligné : «tout en proposant mon savoir-faire, j'ai aussi profité des potentiels expressifs remarqués chez les jeunes avec qui j'ai travaillé». Le festival a tenu aussi à rendre hommage au grand dramaturge algérien feu Abdelkader Alloula, en consacrant sa fille Rihab et en honorant sa femme Raja. Deux femmes qui n'ont pas caché leurs joies de se retrouver à Oujda après 17 ans d'absence. «Nous sommes très touchées par toutes les marques de sympathie que nous avons ressenties à Oujda à tel point qu'on ne sait plus si on est à Oran ou à Oujda», nous ont-elles déclaré.