Abdellatif Samade et son épouse espéraient, dimanche dernier, passer une agréable journée, au Village Go Cart avec leurs trois enfants. Malheureusement, leur journée s'est transformée en drame: leur cadet est mort suite à un accident au karting. La famille Samade est en deuil depuis le dimanche 13 janvier. Elle croit au destin, mais elle n'a jamais conçu perdre le petit Othman en un clin d'œil, elle qui espérait passer une journée gaie, amusante et hilarante. Seulement toutes ces belles ambitions se sont changées en une seconde en douleur, chagrin, tourment et souffrance. Abdellatif a pris son petit-déjeuner, ce matin du week-end, avec sa femme et ses trois enfants; Mohamed, sept ans, Othman, cinq ans et demi et El Mahdi, quatre ans. Il leur a promis, il y a quelques jours, de les emmener dans un coin qu'ils n'ont jamais visité. Ils se pressent d'avaler leur petit-déjeuner pour passer le maximum de la journée ensemble en dehors. Ils quittent leur domicile n°5, rue 31, quartier Lakrimate. Le père se met au volant. Il arrive au Village Go Cart (VGC) situé à quatre kilomètres de la sortie de Mohammédia-Est, sur la route de Ben Slimane. Les trois frères échangent les regards. Le père leur dit : «On va jouer aujourd'hui du karting». Pleins de joie, Mohamed, Othman et El Mahdi ont embrassé leur père et leur mère. Ils y ont accédé. Le père s'adresse à un moniteur, lui demande si ses trois enfants peuvent jouer du karting. «Non, seulement ceux qui ont sept et cinq ans et demi», lui aurait-il répondu. Le benjamin est donc exclu. Il s'énerve. Sa mère le calme. Le père paie à la caisse un billet de deux courses à cent dirhams. Il n'oublie pas de s'assurer de ses enfants auprès de l'un des deux moniteurs qui veillent sur le circuit. Il le rassure, selon le père, que bien que ces petits véhicules sans carrosserie, ni boîte à vitesse, ni suspension ne disposent pas d'un système de télécommande, leurs vitesses peuvent être réduites lorsque le joueur est un enfant. Le moniteur aide l'aîné, fait un tour en sa compagnie pour le laisser conduire seul. Le tour d'Othman arrive. Le moniteur monte dans le véhicule, fait le premier tour en sa compagnie, le deuxième et le troisième pour le laisser seul par la suite. Quelques secondes plus tard, la mère crie fortement et le père court. Que s'est-il passé? Othman perd le contrôle. L'engin dévie du circuit, se dirige vers la pelouse et il ne s'arrête qu'une fois avoir heurté un arbre. Le père court toujours, appelle le moniteur et rejoint son enfant. Othman balbutie : «papa... pa... pa..le..gui...don....ne…mar..che… plus». Le père appelle les responsables, demande un médecin, une ambulance, crie, hurle. Sa femme pleure. Trois quart d'heure sont écoulés avant qu'une ambulance privée arrive, selon le père. Othman est transporté à la polyclinique de la CNSS de Mohammédia. Il est à la salle de réanimation. Ses parents et ses deux frères attendent impatiemment au hall. Dix minutes plus tard, un infirmier sort de la salle et leur lance la mauvaise nouvelle de leur vie : Othman est mort.Au (VGC), un administrateur qu'on a contacté par téléphone, qualifie ce drame d'un"incident dramatique" et ajoute"qu'on ne peut incriminer ni le personnel de VGC ni le système de sécurité". Une enquête est actuellement en cours diligentée par la Gendarmerie Royale de Ben Yakhlef et les parents du défunt ont déposé, jeudi 17 courant une plainte auprès du procureur du Roi près de Mohammédia. "On ne réclame pas de l'argent ou notre fils qui est mort mais on réclame la mise en place d'un dispositif sécuritaire afin d'éviter d'autres drames", conclut le père Abdellatif les larmes aux yeux.