L'année 2010 connaîtra un taux de croissance qui sera de l'ordre de 3 à 4%, selon les estimations de Bank Al Maghrib. Cette croissance sera tirée par le secteur non agricole. La croissance économique pour l'année 2010 sera de l'ordre de 3 à 4%. C'est ce qu'a annoncé Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, dans son intervention lors du point de presse organisé, mardi 30 mars, à Rabat, après la tenue du conseil de la banque centrale qui se tient tous les trois mois. «La croissance économique sera tirée par le secteur non agricole. Cette année, il est prévu un recul de la production agricole. La valeur ajoutée agricole en 2010 reculera de 6 à 7 %. Cela aura un impact sur la croissance globale», a fait savoir M. Jouahri. En 2010, les projections établies par les services de la banque indiquent une croissance en volume de 5,2%, recouvrant une accélération de la consommation des ménages et un ralentissement du rythme de hausse de la consommation publique. En effet, la croissance réelle de la consommation des ménages, dont la volatilité s'est nettement réduite durant la dernière décennie, devrait atteindre 5,7% en 2010. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette progression, dont principalement l'amélioration du pouvoir d'achat consécutive à la baisse de l'Impôt sur le revenu et l'évolution favorable de l'emploi rémunéré. De même, les transferts des MRE et les recettes voyages, en hausse de 2,9 et 6,1% respectivement à fin janvier, devraient connaître un redressement sur l'ensemble de l'année 2010 et contribuer ainsi sensiblement à la dynamique de la consommation privée. Pour sa part, la consommation publique devrait progresser en volume de 3,5% contre 5,6% un an auparavant. En effet, les dépenses de fonctionnement devraient, selon la loi de Fnances, augmenter de 2,5% contre 13,5% en 2009. L'évolution de la masse salariale serait tirée par la création de 23.820 nouveaux postes budgétaires, selon la même source. D'après le wali de Bank Al Maghrib, l'année 2010 sera pratiquement l'année de la reprise pour le secteur non agricole. «En 2010, il y aura une reprise des secteurs non agricoles. Cette reprise a débuté déjà durant le dernier trimestre de l'année 2009. C'est un élément positif. Il faut souligner que les crédits bancaires ont augmenté de 12%. On sent donc une certaine reprise de l'activité économique», a souligné M. Jouahri. Par ailleurs, le conseil de Bank Al Maghrib a décidé de maintenir le taux directeur à 3,25 %. Il a par contre décidé de baisser le taux de la réserve monétaire de deux points. De 8 % il passera à 6%. «Cette baisse permettra aux établissements bancaires de bénéficier d'une trésorerie de 8 milliards DH. En l'espace d'une année, Bank Al Maghrib a baissé le taux de réserve de 16,5 à 6%. Cela représente une injection de liquidités au système bancaire entre 30 et 35 milliards DH», a précisé le wali de Bank Al Maghrib. Pour la prévision centrale de l'inflation, elle a été révisée à 1,4% en moyenne sur l'horizon des six prochains trimestres, contre 1,9% dans le Rapport sur la politique monétaire de décembre 2009. Toutefois, au terme de cet horizon, soit au deuxième trimestre 2011, l'inflation se situerait autour de 2%. De même, l'inflation sous-jacente devrait rester modérée, ne dépassant pas 2%. Une bonne appréciation de la Banque mondiale Une mission de la Banque mondiale a effectué, lundi 29 mars, une visite au Maroc. Cette visite a eu pour objectif d'observer la gouvernance dans le système bancaire et financier marocain, aussi bien dans les établissements privés que publics. Selon le wali de Bank Al Maghrib, l'appréciation de cette mission a été très favorable. «La mission de la Banque mondiale s'est réunie avec les dirigeants d'une dizaine de banques. L'appréciation de cette mission a été encore une fois très favorable. Elle place le système financier et bancaire marocain en tête des systèmes financiers et bancaires de la région MENA», s'est réjoui Abdellatif Jouahri.