Répudiée, elle rêvait d'épouser Mustapha. Mais, quand elle lui a demandé une somme de mille dirhams, il l'a tuée à coups de couteau. Elle demeurait à Sala Al Jadida. Mais, de temps en temps, surtout les week-ends, elle se rendait chez son amant, Mustapha, pour passer la journée chez lui à Salé. Leur relation amoureuse remonte à plus d'une année, depuis qu'elle a été répudiée. Cette jeune femme âgée de trente-quatre ans, employée dans une société de nettoyage, rêvait de se marier avec Mustapha. Alors, elle s'est livrée à lui corps et âme. Mais, lundi 1er mars, son corps a été découvert, sans âme, gisant dans une mare de sang coagulé dans la chambre louée par Mustapha. Son corps était criblé de plusieurs coups d'une arme blanche. Les voisins ont alerté la police. Le représentant du parquet général, les enquêteurs de la police judiciaire et ceux de la police scientifique se sont dépêchés sur les lieux. Que s'est-il passé ? Les voisins n'avaient pas de réponse exacte. Ils ne savaient pas que la défunte rendait visite à son amant qui a disparu. Qui est-il ? Ils ne savaient qu'une seule chose c'est qu'il se nomme Mustapha, journalier de son état. Le propriétaire de la maison ne disposait d'aucune autre information sur le jeune homme qui louait la chambre surtout qu'il n'a jamais reçu de lui la photocopie de sa carte d'identité nationale. Mais les empreintes digitales prélevées sur la scène du crime ont permis aux enquêteurs d'identifier l'amant de la jeune défunte. Il s'agit de Mustapha S., âgé de quarante ans. Disposant enfin de sa photo d'identité, les enquêteurs étaient certains qu'il serait le plus tôt possible dans leurs filets. Les enquêteurs ont suivi ses traces. Il a été arrêté, le vendredi 12 mars, à Sidi Harazem. Il a avoué facilement son crime de sa bien-aimée. C'était le dimanche 28 février. Dans l'après-midi, la jeune femme est arrivée chez Mustapha. Ils plaisantaient sur le même lit, rigolaient et profitaient de leurs bons moments. Des «jeux de lit» qui cédaient de temps en temps la place à des entractes qui permettaient de rêver et de parler de l'avenir de leur relation amoureuse. Tout d'un coup, la jeune femme a remarqué qu'il disposait d'une somme d'argent. Et elle lui a réclamé une somme de mille dirhams. Surpris, il lui a expliqué qu'il ne la considérait pas comme une prostituée, mais qu'elle était sa bien-aimée avec qui il rêve de partager toute sa vie. Elle a insisté pour avoir la somme sans lui donner d'explication. Tout d'un coup, son téléphone portable a sonné. Rapidement, elle a raccroché. Pourquoi n'a-t-elle pas répondu au téléphone ? C'est la question qui a hanté, à ce moment, l'esprit de Mustapha. Sans aucun doute, elle allait répondre à son interlocuteur s'il s'agissait d'un membre de sa famille, a-t-il déduit. Il lui a demandé des explications. En vain. Pire encore, elle a réagi avec agressivité envers lui. Il l'a insultée. Puis, il l'a frappée. Hors d'elle, elle l'a menacé de rompre leur relation. Il lui a asséné un coup de poing. « Notre relation est finie à partir d'aujourd'hui», lui a-t-elle lancé. Elle a revêtu ses vêtements. Quand elle s'est apprêtée à partir, Mustapha a saisi un couteau qui était sur une table et lui a asséné trois coups au niveau de son cou. Sans faire de bruit, il est sorti de chez lui laissant le cadavre dans la chambre. C'est dans cette chambre qu'il est retourné, dimanche dernier, pour effectuer la reconstitution du crime. Le lendemain, lundi 15 mars, Mustapha a été traduit en justice.