«Médias et société» sera conclu par l'élaboration d'une synthèse des recommandations et la confection d'un livre blanc. Le débat national «Médias et société» s'est assigné comme objectif stratégique de normaliser la place et le rôle des médias au sein de la société marocaine au profit d'un exercice démocratique de la liberté d'expression. Ce débat sera conclu par l'élaboration d'une synthèse des conclusions et recommandations et le dépôt du livre blanc «Médias et société» auprès du Parlement, du gouvernement et des organisations représentatives du secteur des médias, à savoir la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM). Dans le but de communiquer sur l'état d'avancement du débat, une conférence de presse a été organisée, mercredi 17 mars, au siège de la société de diffusion de journaux, Sapress, à Casablanca. Intervenant à cette occasion, Jamal Eddine Naji, le coordonnateur général du débat national, a souligné que le premier objectif des acteurs de ce débat est de réussir l'institutionnalisation de la liberté d'expression. Il a aussi mis l'accent sur la formation qui reste fondamentale. «La formation est un élément capital dans l'exercice du métier de journaliste. De même, la connaissance de langues est nécessaire pour s'ouvrir sur l'information», a souligné M. Naji. Les phases de mise en œuvre du débat national «Médias et société» sont au nombre de cinq. La première consiste à élaborer la plate-forme contenant l'aspect méthodologique. La deuxième phase concerne le lancement du programme des recherches de terrain et analyses, du travail de la documentation et des expertises ciblées. La troisième est dédiée à l'organisation du débat grand public via les canaux et supports de communication. La quatrième phase sera consacrée à la rédaction des conclusions et recommandations du débat national. Enfin, la cinquième phase consiste à diffuser auprès du grand public les conclusions et recommandations de cette consultation. Le président de la FMEJ, Khalil Hachimi Idrissi, a affirmé dans son intervention que «nous nous sommes attachés au débat national parce que c'est la seule voie possible aujourd'hui pour retrouver l'espoir pour que ce secteur sorte de la crise qu'il traverse». M. Hachimi Idrissi a ajouté qu'«une entreprise de presse qui est en difficultés n'a pas le souci de la formation du journaliste qui travaille pour elle. Elle est de même incapable d'avoir une stratégie éditoriale, d'avoir les moyens de son investissement, d'avoir les moyens d'être présente là où il le faut, pour avoir un contenu susceptible d'attirer les lecteurs nécessaires à sa survie». Le président de la FMEJ a soulevé également dans son intervention les questions d'ordre financier, se rapportant à l'entreprise de presse. «Nous estimons également que les charges sociales et fiscales qui entourent aujourd'hui l'entreprise de presse pèsent lourdement sur son développement. D'autres secteurs dans notre pays ont bénéficié d'une assistance qui est plus importante que celle dont bénéficie le secteur de la presse». Selon le président de la FMEJ, «le Code de la presse devrait contenir des dispositions qui touchent l'entreprise de presse, sa mise à niveau, sa fiscalité et son développement». Quant au secrétaire général du SNPM, Younès Moujahid, il a précisé que le SNPM a abordé lors des auditions les questions liées à la liberté d'expression, les médias audiovisuels, la déontologie de la profession, la formation, la condition sociale des journalistes ainsi que les ressources humaines. «Le débat national est devenu nécessaire du fait que le secteur de la presse passe par une période de crise. Il est important que ce débat national aboutisse sur des résultats tangibles», a conclu M. Moujahid.