La Ligue démocratique des droits de la femme dénonce l'humiliation et les mauvais traitements subis par les Marocaines dans les pays du Golfe. L'ONG appelle le gouvernement à l'adoption d'une loi globale qui met fin à toute forme de violence à l'égard des femmes. La Ligue démocratique des droits de la femme (LDDF) monte au créneau contre les réseaux de prostitution aux Emirats Arabes Unis (EAU). Dans un communiqué, la Ligue dénonce l'humiliation et les mauvais traitements subis par les Marocaines dans les pays du golfe. «Nous, à la LDDF, nous avions à maintes reprises, attiré l'attention sur le fait que la femme marocaine subissait dans les pays du Golfe l'humiliation et des pressions pour s'adonner à la prostitution», indique le communiqué. Cette dénonciation intervient suite au jugement du tribunal pénal d'Abou Dhabi qui a condamné à perpétuité les membres d'un réseau de prostitution qui faisait venir aux EAU des jeunes Marocaines en leur promettant un emploi et des salaires consistants. Les victimes étaient enfermées, battues, affamées et forcées à la prostitution. «Le procès a dévoilé que le réseau contraignait ces filles, en les torturant physiquement et moralement, en les affamant, et en leur confiscant leur passeport, à exercer la prostitution», souligne le document. L'ONG met en exergue non seulement la torture exercée à l'égard de ces femmes mais également l'image stéréotypée de ces filles qui font l'objet d'insultes au Maroc. «Ces filles subissent diverses formes de tortures aux EAU, et sont l'objet de calomnies et d'insultes au Maroc, de la part d'une certaine presse, et de certains prédicateurs, qui ne se sont même pas donné la peine de faire des investigations et des enquêtes avant de prononcer des jugements qui vont jusqu'à excommunier ces filles», relève le communiqué. Devant cette situation intolérable, l'ONG appelle le gouvernement à protéger les Marocaines des réseaux criminels et de prostitution étrangers, sans omettre que ces derniers ont leur prolongement au Maroc. La LDDF revendique la poursuite et la condamnation de ces réseaux qui promettent à des jeunes filles des contrats de travail fictifs. Autres revendications : l'adoption par le gouvernement d'une loi globale qui mette fin à toute forme de violence à l'égard des femmes. Par ailleurs, la LDDF condamne l'absence d'une politique ferme de la communauté internationale devant l'esclavagisme dont font l'objet ces femmes. «Nous dénonçons énergiquement ces réseaux, ainsi que le fait que les femmes subissent encore diverses formes d'esclavagisme, dont les plus violentes, sans que la communauté internationale n'adopte une politique ferme et efficace à même de mettre en œuvre les mécanismes nécessaires pour poursuivre ces réseaux et les éradiquer», précise le communiqué. L'ONG attire l'attention des filles qui souhaitent aller travailler à l'étranger en s'assurant auprès des autorités officielles, de la validité des documents et des opportunités de travail qui leur sont proposées.