Après la reconnaissance par les autorités norvégiennes de l'implication de leur ambassade à Rabat dans l'enlèvement des enfants de Khalid Skah, le ministère des Affaires étrangères demande à celles-ci de prendre leurs responsabilités et d'appliquer la loi. Le gouvernement marocain invite les autorités norvégiennes, qui ont reconnu ouvertement l'implication de leur ambassade à Rabat, dans l'enlèvement des enfants de Khalid Skah, à prendre toutes leurs responsabilités dans cette affaire. «La version de l'implication de l'ambassade de Norvège, qui a été dès le départ soutenue par les autorités marocaines, vient d'être reconnue, sans équivoque, par Ragnhild Imerslund, porte-parole du ministère norvégien des Affaires étrangères», précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères, parvenu mardi à la MAP, et selon lequel la responsable norvégienne a confirmé que les enfants de M.Skah ont été exfiltrés du territoire national de manière illégale avec le concours de l'ambassade de Norvège à Rabat, en relation avec des agents norvégiens recrutés à cette fin. Le communiqué rappelle également que l'attaché de police chargé de l'immigration à l'ambassade, le dénommé Stein Haugen, a joué un rôle déterminant dans cette sortie frauduleuse, en violation flagrante de la législation marocaine et au mépris du droit et des pratiques diplomatiques. Par conséquent, il est tenu de répondre de ses actes conformément à la loi. «Tout diplomate ayant commis une infraction grave comme c'est le cas avéré de M. Haugen, doit rendre des comptes à la justice de son pays», souligne le ministère des Affaires étrangères pour qui le Maroc ne demande que l'application de ce qui est prévu dans le droit diplomatique. «S'agissant d'une affaire de souveraineté, le gouvernement de SM le Roi ne saurait s'accommoder de faux-semblants», souligne le communiqué. L'ambassade de Norvège «s'est autorisée dans cette affaire le droit de s'ériger en partie prenante pour se faire justice elle-même, sur le territoire d'un Etat souverain, dans une affaire privée, en dehors de toute règle et éthique», ajoute le communiqué. «Dans ces conditions, les organisateurs de la fuite frauduleuse des deux enfants marocains mineurs du territoire national ainsi que leurs complices éventuels ont commis des manquements graves qui ne peuvent en aucune manière rester impunis», insiste le ministère. «C'est la seule réponse que peut accepter le gouvernement de Sa Majesté», affirme le communiqué. «Notre opinion publique nationale a le droit de savoir toute la vérité et nous commande par conséquent de ne pas tourner la page de cette affaire aussi longtemps que les demandes et les attentes légitimes du Maroc ne sont pas satisfaites», ajoute ce communiqué. «Les autorités norvégiennes sont tenues aujourd'hui de s'expliquer devant leur propre opinion publique, au sujet de cette affaire, qualifiée de très grave par plusieurs élus et média norvégiens», relève la même source. Et d'ajouter que l'argument de l'immunité diplomatique invoqué pour rejeter la demande d'audition de M.Haugen n'a pas de sens. «C'est tout simplement une propagande de la part du gouvernement norvégien» «Ce ne sont que des mensonges ! Le gouvernement norvégien croit avoir défendu l'intérêt de mes enfants, alors qu'il est en train de détruire leur innocence en les impliquant dans cette affaire. Mes enfants sont sous la pression de l'État norvégien. Je suis sûr que ce ne sont pas les paroles de Selma et Tarek. Mes enfants sont encore mineurs pour tenir ces propos-là. C'est tout simplement une propagande de la part du gouvernement norvégien pour me détruire», a indiqué Khalid Skah à ALM.
Les enfants de Skah nient avoir été enlevés Les deux enfants de Khalid Skah, clandestinement rapatriés en Norvège par leur mère norvégienne, ont nié dans un entretien accordé à la chaîne norvégienne TV2 Nyhetskanalen, diffusé mardi soir, avoir été enlevés au Maroc par les autorités norvégiennes. «C'était notre propre choix de fuir», a déclaré Tariq, âgé de 13 ans. Quant à sa sœur Selma qui est âgée de 16 ans, elle a renchéri «Nous ne pouvions pas vivre une vie normale, nous ne pouvions pas aller à l'école».