En apparence, elles semblent comme les filles des familles riches. Alors qu'en réalité, elles n'étaient que membres d'une bande qui volaient dans les boutiques et les hypermarchés. Elles sont deux jeunes filles ayant la trentaine, belles, ravissantes, séduisantes, très douces, très élégantes et sveltes. Elles étaient à bord d'une voiture Kia noire métallisée, cet après-midi du mois de janvier, au quartier Mâarif à Casablanca. Un gardien de voiture a aidé l'une d'elles à la garer difficilement. Les deux belles jeunes filles sont descendues de la voiture. Les yeux des jeunes hommes qui s'attablaient au café du coin suivaient leurs pas. Les jeunes filles qui passaient devant eux les fixaient également de leurs regards. En fait, elles sont attirées par leurs aspects vestimentaires. À pas bien mesurés, les deux belles jeunes filles avançaient vers le boulevard Al Massira Al Khadra en faisant semblant qu'elles ne se rendaient pas compte des regards qui les fixaient. Tout d'un coup, elles se sont arrêtées à deux pas du Twin Center. Elles se sont échangées deux mots avant de rentrer dans une boutique de vêtements haut de gamme. Toutes les deux regardaient les vêtements tout en demandant de temps en temps des explications à la vendeuse qui se plantait à leur côté. Elles choisissaient les vêtements tout en conversant en français. Elles ne disaient aucun mot en arabe dialectal. Quand elles ont terminé de faire leurs choix, elles se sont directement dirigeaient vers la caisse. La caissière qui les a accueillies avec un beau sourire leur a donné la facture. L'une des deux jeunes filles a mis sa main dans son sac à main pour sortir un carnet de chèques. Après avoir lancé un sourire à la caissière, elle a noté, sur le chèque, le prix des effets vestimentaires qu'elles avaient achetés et qui a dépassé les 20 mille dirhams . Elle l'a signé avant de le lui remettre avec sa carte d'identité nationale, l'ancienne version et non l'électronique. Elles sont sorties calmement pour arriver à la Kia. L'automobiliste a démarré après avoir remis une pièce de cinq dirhams au gardien des voitures. Quand le chèque a été remis, par les responsables de la grande boutique franchisée, à la banque pour qu'il soit monnayé, il s'est avéré sans provision. Le chèque a été mis entre les mains de la police judiciaire de la sûreté de Casa-Anfa, ainsi que les informations de la carte d'identité nationale que la caissière avait notées. Pour le chef de la brigade de la PJ, il ne s'agissait pas de la première plainte qui a été déposée à ce propos. Il s'agit de plusieurs boutiques et d'hypermarchés qui avaient déposé des plaintes contre deux jeunes filles et deux jeunes hommes les accusant d'avoir acheté des marchandises d'importantes valeurs en leur remettant des chèques en bois et des photocopies de cartes d'identité nationale falsifiées. Les enquêtuers de la PJ étaient déjà sur leurs traces. C'était uniquement une question de temps. Il fallait attendre quelques jours pour qu'un indic appelle le chef de la brigade l'informant que les deux jeunes filles ont été localisées au boulevard Yaâcoub Al Mansour et qu'elles s'apprêtaient à entrer dans une boutique. Rapidement, les limiers sont arrivés sur les lieux. À l'intérieur de la boutique, ils ont mis la main sur les deux jeunes filles. Il s'est avéré qu'elles sont des reprises de justice. Conduites aux locaux de la préfecture de police, elles ont avoué être membres d'une bande de six personnes. Elles ont dévoilé aux enquêteurs les identités des autres complices qui ont été mis le même jour hors d'état de nuire. Deux des quatre jeunes hommes se chargeaient de la recherche des chéquiers et des cartes d'identité nationale volées. Alors que les deux autres jeunes hommes jouaient parfois le rôle de maris des deux jeunes filles. L'enquête policière a également révélé que les membres de la bande recouraient aux personnes nécessiteuses pour les encourager à ouvrir des comptes bancaires afin d'avoir des chéquiers. Ces nécessiteux qui empochaient une petite somme d'argent déposaient ensuite des plaintes pour la perte du chéquier. Les six mis en cause ont été traduits devant la justice et les responsables des boutiques franchisées et des hypermarchés ont poussé un soupir de soulagement.