Ayant marqué une évolution de 30% en l'espace de trois ans, le secteur des assurances semble bien parti. Le chiffre d'affaires de l'activité pour l'année 2003 a été de l'ordre de 13 milliards de DH. Des chantiers, dont la généralisation de l'AMO et la libéralisation en 2006 des tarifs d'assurances, sont d'ores et déjà ouverts. Le secteur des assurances se porte bien. C'est, du moins, ce qui ressort des chiffres de 2003, qui témoignent d'une évolution remarquable du secteur. Rendus publics lors d'une réunion du Comité Consultatif des Assurances (CCA), les résultats de 2003 attestent d'une progression de 30% par rapport à l'année 2000. Le chiffre d'affaires réalisé par le secteur des assurances est en effet passé de 10 milliards de dirhams en 2000 à près de 13 milliards de DH à la fin de l'année écoulée. Le secteur a également été marqué, ces dernières années, par plusieurs mouvements de fusion, d'acquisition et de concertation que le département de Oualalou dit appuyer fortement ; il en est de même de l'élargissement de l'obligation d'assurance à certaines catégories comme les accidents du travail. S'exprimant sur cette évolution, Azeddine Guessouss, le président de la Fédération marocaine des sociétés d'assurance et de réassurance, a souligné la très forte progression de l'assurance-vie, qui constitue à présent près du tiers de l'activité du secteur contre 21 % de l'encaissement global en 1995, soit une hausse de plus de 50 %. Guessouss, dont les propos ont été relayé par la MAP, citant un communiqué de la fédération, a attribué cette situation à la « progression fulgurante de l'activité de la bancassurance » qui a enregistré une hausse de près de 30 % en 2002. Et d'ajouter que les provisions techniques se sont montées à 52 milliards de DH à la fin de 2002. Autre événement marquant dans le secteur, la promulgation du Code des assurances en 2002. Les textes d'application du Code des assurances, entrés en vigueur en novembre 2002, sont en phase de finalisation. Entreprises, intermédiaires d'assurances et banques ont été associés à la rédaction de ces textes. Le durcissement des conditions de réassurance suite aux attentats du 11 septembre 2001, a également été de mise. Ce qui a conduit les assureurs marocains à introduire d'importantes restrictions sur les couvertures locales des risques de attentats, de terrorisme et de sabotage. Les différents chantiers à ouvrir ou à parachever par le secteur sont aussi nombreux que complexes. leur réussite nécessite un effort de longue haleine et qui implique une concertation continue entre toutes les parties concernés. A commencer par la libéralisation intégrale à partir de 2006 des tarifs d'assurances. A partir de cette date, les deux tarifs encore administrés, la responsabilité civile automobile et le commissionnement servi aux intermédiaires d'assurances, seront totalement libres. Pour ce qui est de la réassurance, les professionnels sont désormais appelés à se pencher sur l'organisation de cette activité et les mécanismes de couverture des risques liés aux catastrophes pour en assurer une indemnisation adéquate. Cela étant, beaucoup d'incertitude persiste sur le dossier de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Le secteur reste dans l'expectative quant à l'entrée en vigueur de cette loi prévue pour le 1er janvier 2005, qui devrait se traduire in fine par une baisse substantielle du chiffre d'affaires du secteur et impose aux compagnies d'assurances de redéployer leur produit de couverture médicale. Le président de la fédération a appelé, dans cette perspective, à déterminer l'enveloppe maximale qui devra être allouée à la future AMO et à en déduire les prestations maladie qui seront assurées par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Même si les discours vont dans le sens d'une en oeuvre imminente de cette AMO, du concret reste encore à venir. A rappeler que le Comité Consultatif des Assurances est composé de cinq membres de l'Administration, seize représentants des entreprises d'assurances et de réassurance, quatre représentants des intermédiaires d'assurances, le directeur de la Caisse de Dépôt et de Gestion, un représentant du Comité nationale de la prévention contre les accidents de la route et un magistrat ayant grade de conseiller versé dans le domaine économique et financier désigné par le premier président de la Cour Suprême.