La révision de l'accord de la libéralisation des produits agricoles, agro-industriels et de la pêche a été paraphée entre le Maroc et l'UE, lundi 14 décembre. Dans un point de presse, le ministère de l'Agriculture et de la Pêche maritime dévoile les en jeux d'un tel accord. Tous les produits agricoles, agro-industriels et de la pêche marocains à destination de l'Union européenne (UE) sont libres de passage, mis à part sept produits qui bénéficient tout de même d'un accès garanti amélioré. C'est ce qui ressort du discours du ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, lors d'un point de presse tenu à Casablanca jeudi 17 décembre. En effet, cet événement a été tenu pour annoncer les termes de l'accord de la libéralisation des produits agricoles, agro-industriels et de la pêche, révisé et paraphé le 14 décembre entre le Maroc et l'UE. Cet accord s'inscrit dans la feuille de route euro-méditerranéenne établie le 4 avril 2005 à Rabat, applicable à l'ensemble des pays méditerranéens et adoptée par les ministres euro-méditéranéens des Affaires étrangères le 28 novembre 2005 sur l'accélération de la libéralisation du commerce des produits agricoles, des produits agricoles transformés et des produits de la pêche. Ainsi, les termes de l'accord donnent libre accès au marché de l'UE pour tous les produits marocains à l'exception de sept produits qui bénéficient d'un accès garanti amélioré, à savoir la tomate, l'ail, la clémentine, la fraise, le concombre, la courgette et le sucre. En ce qui concerne les produits libres, ces derniers sont affranchis de tout quota, calendrier, droits de douane, prix d'entrée, à l'exception de l'artichaut et des oranges qui maintiennent le prix conventionnel et les raisins de table, abricots, pêches et nectarines qui bénéficient d'un prix d'entrée conventionnel de 30% de réduction par rapport au prix d'entrée OMC. Dans l'autre sens, l'accès au marché marocain pour les produits européens bénéficie d'une libéralisation au terme de dix ans pour des raisons d'asymétrie temporelle, étalée sur trois groupes. «Nous ne pouvons pas nous permettre de libéraliser tout de suite ce que l'Europe libéralise aujourd'hui», souligne Moha Margui, secrétaire général du département de l'Agriculture et négociateur en chef avec l'UE. Aussi, dans ce sens tous les produits européens bénéficient du libre accès à l'exception d'une liste de produits qui ne sera pas libéralisée mais qui fera l'objet d'un accès particulier, à savoir 19 groupes de produits disposant d'un délai suffisant pour une profonde mise à niveau dans le cadre du Plan Maroc Vert. En ce qui concerne l'offre européenne, une amélioration massive de l'accès pour les produits marocains est à noter. En matière de chiffres, l'offre agricole profite d'une ouverture immédiate de l'ordre de 67%, l'offre agro-industrielle profite de la même offre avec un taux de 98% et enfin l'offre pêche bénéficie d'une ouverture intégrale de 100%. Dans ce sens, le Maroc profite d'une libéralisation qui s'inscrit dans la logique du Plan Maroc Vert avec plus d'agressivité sur le marché de l'UE, une consolidation des acquis relatifs au libre accès prévu dans l'ancien accord, notamment pour les produits de la pêche. Aussi, une libéralisation totale et immédiate des produits anciennement soumis à des quotas mais également l'abattement de 30% du prix d'entrée OMC pour les abricots, raisins de table, pêches et nectarines. Aussi, les protocoles paraphés respectent la sensibilité de la production nationale. Ainsi, répondant à une question lors du point de presse M. Akhannouch a comparé les accords signés entre l'Egypte et l'UE et ceux du Maroc avec l'UE. «L'Égypte préconise une stratégie différente ainsi en signant un accord de libre-échange total, ce pays permettra la libre circulation des produits dans les deux sens de l'entrée et de la sortie. Le Maroc procède selon une autre stratégie qui veut que le ministère ne peut pas se permettre de sacrifier des agricultures sociales contre l'exportation de quelques tomates en plus», explique M. Akhannouch. Dans une autre déclaration, le ministre de l'Agriculture souligne que «nous avons amélioré massivement l'accès des produits marocains vers l'UE, pour autant, nous n'avons cédé aucun grain de blé».