En collaboration avec la direction régionale du ministère de la Culture de Tadla-Azilal, Bouchra Ijork a dernièrement présenté quelques-unes de ses productions. La jeune réalisatrice en parle. ALM de ses points de vue, notamment sur le cinéma et le théâtre marocains. ALM : Quel est le rôle qu'a joué la chanson pour dévoiler la réalité historique du documentaire que vous avez tourné sur Carrières centrales à Casablanca ? Bouchra Ijork : Le film documentaire «Le quartier oublié» que j'ai tourné sur Hay Mohamadi «Carrières centrales» s'est basé sur un grand nombre de chansons de l'époque des groupes Lamchaheb, Tagadda et Nass El Ghiwane, en compagnie de leur doyen, le grand artiste et le personnage principal du documentaire Omar Sayd. Ces chansons étaient une sorte d'archives historiques qui retracent les divers événements de cette époque. Le documentaire porte sur des événements historiques qui n'ont aucune relation avec la fiction ou le fantastique. J'ai voulu rendre un grand hommage à ce quartier où est né un grand nombre d'artistes malgré la pauvreté et la marginalisation. Qu'est-ce qu'un film documentaire pour vous ? Le film documentaire expressif ou créatif est une présentation de la réalité esthétique, créative et documentaire vue par le réalisateur. Le documentaire est la mémoire d'un pays et le miroir de sa réalité. Que pouvez-nous dire du cinéma marocain ? Le cinéma marocain a réalisé d'énormes progrès. Il est un désir et une volonté de présenter, au public, des productions cinématographiques dignes de ce nom et modernes. Malheureusement, on remarque qu'il y a une faiblesse au niveau des scénarios, ce qui engendre parfois des productions vides de sens. Pour réaliser les résultats escomptés, on doit donner naissance à un institut où l'on mettra l'accent sur une formation de haut niveau en matière de cinéma. Quel est le rôle de la femme dans vos productions cinématographiques ? Pour moi, il n'existe aucune différence entre le rôle de l'homme et celui de la femme. Cette dernière est présente dans mon téléfilm «L'orange amère» et dans mon documentaire «Chefchaouen, le visage bleu»… Je n'ai jamais réservé une production pour la femme dans la mesure où la créativité n'a pas de genre. En plus, je n'aimerais jamais présenter la femme d'une manière stéréotypée. Préférez-vous le cinéma ou le théâtre ? Je suis lauréate de l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle (Isadac). J'ai découvert après ma vocation dans la réalisation. Et c'est la raison pour laquelle je me suis inscrite à l'École nationale supérieure des métiers de l'image et du son en France. En 2004, j'ai réalisé mon premier film sous le nom «Al Bahja». J'ai aussi joué plusieurs pièces de théâtre et des rôles dans des téléfilms et des séries télévisées comme : Les racines de l'arganier, Mémoire de Wardia, Le maître des amoureux… Je trouve que le théâtre et le cinéma ont chacun son propre charme, son plaisir et ses techniques.