Mohamed Ismaïl vient de terminer le tournage de son long-métrage intitulé «Awlad lablad». Il parle des choix artistiques qui lui ont permis de réaliser ce film. ALM : Parlez-nous de votre long-métrage «Awlad lablad»? Mohamed Ismaïl : D'après une idée de Abdelilah Amzil et un premier jet de scénario de Abdelilah Benhaddar, j'ai définitivement été séduit et emballé pour mener le projet de ce film jusqu'au bout. Après cinq essais d'écriture de scénario, nous avons décidé de rejoindre le village Oued Laou pour mettre au point le scénario final au sein même des décors envisagés pour ce film. Le long-métrage «Awlad lablad» jette la lumière sur un sujet qui touche une grande partie de jeunes Marocains. Il raconte l'histoire de trois amis intimes qui ont réussi leurs études supérieures à Rabat pour se retrouver tous, par la suite dans les rangs des diplômés, chômeurs. Parmi les acteurs participant à ce film, on trouve Rachid El Ouali, Mouna Fettou, Hanane Ibrahimi, Saïd Bey, Malika El Omari, Mohamed Bastaoui et autres acteurs. Pourquoi avez-vous opté pour Rachid El Ouali et Mouna Fetou pour camper les premiers rôles ? J'ai choisi Rachid El Ouali et Mouna Fetou pour plusieurs raisons, d'abord ils sont deux acteurs crédibles. Ces deux acteurs sont aussi assez professionnels. Rachid El Ouali est un acteur avec qui je m'entends bien. Quant à l'actrice Mouna Fetou, j'ai déjà travaillé avec elle dans mon film «Hna ou lhih». Qu'est-ce qui justifie le choix du chômage comme sujet de votre film ? Tout au long de mon parcours cinématographique, j'ai essayé de me rapprocher de sujets problématiques de la société marocaine. Ces sujets jaillissent d'eux-mêmes, ils viennent donc automatiquement s'imposer dans mon esprit. Un des cas poignants pour lequel j'étais particulièrement inspiré a été celui des diplômés chômeurs. Ces personnes en question qui fournissent des efforts colossaux pour construire leur carrière et faire des projets d'avenir, finissent par plonger dans le désespoir face au non aboutissement de leurs aspirations. Le chômage est une vraie bombe à retardement dans notre pays. Pourquoi avez-vous choisi de tourner ce film à Oued Laou? Oued Laou est un petit village situé au nord du Maroc, il est proche des champs de cannabis. Ses plages étendues sont considérées comme une aubaine pour les trafiquants de drogue. Il existe beaucoup de chômage dans ce village. Le décor de ce village a donné plus de crédibilité à ce film.