Selon le secrétaire général du PSU, Mohamed Moujahid, les partis de la gauche doivent dépasser tout ce qui est subjectif pour déboucher sur une action commune. ALM: Quelle lecture faites-vous de la situation actuelle de la gauche au Maroc? Mohamed Moujahid : Depuis un certain temps, la situation politique au Maroc connaît un recul. Cette situation a été accentuée après les élections de 2007 et de 2009. Les réformes profondes du champ politique national n'ont finalement pas vu le jour. Nous sommes restés liés aux méthodes traditionnelles de gestion. Ceci est dû en partie au déséquilibre qui marque les rapports de force. Les forces démocratiques, notamment les forces de la gauche souffrent d'une crise réelle. Ceci nous met devant la nécessité d'élaborer des initiatives visant à promouvoir l'action de la gauche et lui permettre ainsi de récupérer sa place au sein de l'échiquier politique national. Le Maroc a besoin d'une gauche forte. Le PPS, le PT et le FFD ont entrepris récemment une démarche unioniste. Qu'en pensez-vous? Je pense que la situation politique actuelle du Maroc et le déséquilibre des rapports de force nécessitent des forces de la part de gauche plus qu'une alliance. C'est dans ce cadre que nous avons mis, récemment, sur table un projet pour une fédération des partis de la gauche. Une fédération c'est certes moins qu'un parti uni mais c'est aussi plus d'une alliance. Nous proposons une fédération en perspective de la mise en place d'un grand parti politique de la gauche. Nous avons mis l'accent à plusieurs reprises sur la possibilité de déboucher sur un parti de la gauche unie à partir du moment où le déterminant de cet objectif est la satisfaction de l'intérêt général de la nation. Qu'est-ce qui empêche, aujourd'hui, la gauche de jouer son rôle de premier plan? Les causes de la crise des partis de la gauche sont multiples. L'Etat, en tant qu'acteur, joue un rôle dans ce cadre. Il y a aussi certains facteurs historiques, notamment certaines blessures du passé qu'il est temps de mettre de côté. Il y a également le problème de la divergence des points de vue. Tout le monde sait que certains partis de la gauche ont choisi de rejoindre le gouvernement alors que d'autres sont restés dans l'opposition. C'est une situation qui persiste encore aujourd'hui. La gauche doit dépasser tout ce qui est subjectif pour déboucher sur une action commune. L'objectif principal est de servir l'intérêt de la nation et la démocratie et de contribuer au développement de notre pays.