Afin de mieux comprendre l'enjeu et les repercussions du projet de loi conférant à l'architecte un rôle plus important, rien ne vaut que le regard d'un opérationnel. Faouzi Kharchafi, architecte, répond à nos interrogations. ALM : Le ministère de l'Habitat a élaboré un projet de loi conférant à l'architecte le droit d'accorder des permis de construire. En votre qualité d'architecte, quel est votre regard sur cette initiative ? Faouzi Kharchafi : Cette mesure est de nature à responsabiliser davantage l'architecte. Les procédures du permis de construire ne peuvent qu'en être plus simplifiées. Le circuit administratif nécessaire serait plus court. Une fois le plan d'aménagement établi, l'architecte est capable de respecter la loi. Il a désormais les mains plus libres mais tout en étant plus responsable devant la loi. Quelles sont les simplifications attendues de cette mesure ? Essentiellement, l'autorisation communale qui prenait au minimum deux mois, mais pouvait prendre de deux à trois ans. Avec cette mesure, nous sommes désormais mis sur le même pied d'égalité que les notaires. Par contre, une meilleure répartition de la commande de la part de l'architecte s'en suivra. Une sélection ente les projets serait indispensable. L'architecte est désormais appelé à ne pas trop engranger de commandes qu'il ne peut convenablement honorer. L'expérience espagnole dans ce sens est riche en enseignements.