Le ministre de l'Habitat est engagé résolument dans le domaine dont il a la charge. Taoufik Hjira que l'on ne saurait soupçonner de méconnaissance de son sujet est déterminé à mettre de l'ordre dans le secteur difficile du logement. Le ministre de l'Habitat est engagé résolument dans le domaine dont il a la charge. Taoufik Hjira que l'on ne saurait soupçonner de méconnaissance de son sujet est déterminé à mettre de l'ordre dans le secteur difficile du logement. Entre prolifération des bidonvilles qui produit des citoyens de nulle zone et la spéculation foncière qui renchérit le prix des appartements, le sémillant ministre a l'occasion de faire la démonstration de sa technicité et de son savoir-faire. Après avoir déposé au lendemain des attentats du 16 mai un projet de loi qui criminalise la construction et l'encouragement de l'habitat anarchique, le voilà qui compte déposer dans les jours à venir un nouveau texte destiné à remplacer le fameux permis de construire par une simple déclaration de l'architecte en charge du projet. Cela veut dire que le citoyen désireux de construire une maison et le promoteur immobilier qui veut monter un immeuble n'ont plus besoin de passer par la commune pour obtenir cette autorisation qui permet à chacun de commencer le chantier. Si ce projet de loi est avalisé par le Parlement avec ses deux chambres, ce serait une petite révolution. Car, c'est un secret de polichinelle, une autorisation de ce type nécessite au Maroc des mois et des mois pour l'avoir à moins de montrer patte blanche… C'est au nom justement de la simplification de cette procédure administrative et de la lutte contre la corruption qu'elle génère souvent que le département de l'Habitat a décidé de lancer cette réforme. En effet, les promoteurs immobiliers se sont longtemps plaints de la difficulté qu'ils ont à se voir délivrer ce permis dans des délais raisonnables. Un retard qui leur occasionne un préjudice important. En vertu du nouveau texte, le permis de construire sera réduit donc à une simple formalité faite par l'architecte lui-même conformément au cahier des charges relatif au projet. Pour le ministre, cette refonte qui est de nature à stimuler l'investissement dans un secteur où le gouvernement s'est engagé à construire pas moins de 10.000 logements sociaux par an, contribuera sans conteste à accélérer le rythme de réalisation des chantiers. Cependant, il ne faut pas que cette nouvelle démarche qui met l'architecte au cœur de la promotion immobilière donne lieu à des abus et autres dérapages. Naturellement, cette prérogative que l'exécutif compte conférer à l'architecte doit pouvoir s'accompagner de garde-fous et de conditions allant dans le sens de sa responsabilisation. Il ne faut pas que les architectes profitent de ce pouvoir pour distribuer ces permis à droite et à gauche au risque d'ajouter à l'anarchie urbaine. Oui à la simplification des procédures administratives à condition qu'elle ne soit pas dévoyée. Habité d'une volonté réformatrice certaine, Taoufik Hjira doit pouvoir s'attaquer à un autre problème de fond dans le domaine de l'habitat. Celui du fameux “dessous-de table“ que tout futur propriétaire doit payer au promoteur rubis sur l'ongle. Cette pratique qui s'est imposée comme allant de soi et qui renchérit le prix d'achat du logement est un vrai scandale.