Mais la lutte contre la spéculation et les spéculateurs reste la mesure radicale à entreprendre pour fluidifier une marche qui en principe ne connaît pas de pénurie. La hausse des prix est-elle inévitable ? Sommes-nous dans un système encadré par la loi ou dans un système où les prix sont régulés uniquement par la demande et l'offre ? La hausse qui frappe les produits les plus demandés en ce début de mois de Ramadan a montré une certaine passivité du gouvernement accompagnée de vraies interrogations, voire de profondes inquiétudes de l'opinion publique. Dans un environnement où en principe les prix sont libres et les consommateurs aussi, il y a mille manières pour les pouvoirs publics de s'assurer que les règles du jeu sont respectées. La qualité est un levier. Le respect de la libre concurrence en est un autre. La chasse au monopole et aux positions dominantes est une autre démarche. Mais la lutte contre la spéculation et les spéculateurs reste la mesure radicale à entreprendre pour fluidifier une marche qui en principe ne connaît pas de pénurie. C'est sur ce terrain où opèrent de vraies mafias organisées par produit et par secteur que l'Etat de droit a du mal à se faire valoir. La chaîne de la spéculation est nourrie par celle de la corruption ce qui produit un appauvrissement généralisé et une aggravation de la situation des plus pauvres. Notre législation sur les monopoles, les cartels de fait, la concurrence, le droit des consommateurs, etc. n'est pas, quand elle existe, à la hauteur des aspirations du pays. Le Conseil national de la concurrence (CNC), relancé en janvier 2009, ne peut en son état actuel monter en efficience si ses compétences, et ses pouvoirs, ne sont pas élargis et si son mode de saisine n'est pas modifié. A un voleur libre, on ne peut décemment opposer un gendarme ligoté.