Le tribunal administratif de Casablanca a décidé, mardi 4 août, de rejeter la requête déposée par le groupe «TelQuel», suite à la saisie par les autorités publiques, le week-end dernier, des derniers numéros de «TelQuel» et «Nichane», ordonnée par le ministre de l'Intérieur. Le tribunal administratif de Casablanca a rejeté, mardi 4 août, une requête introduite par le groupe «Tel Quel» pour annuler la décision du ministre de l'Intérieur, relative à la saisie des derniers numéros des hebdomadaires «Tel Quel» et «Nichane». Le ministre de l'Intérieur avait ordonné la saisie des numéros 384-385, du 1er août au 4 septembre 2009, et des numéros 212-213, du 1er août au 3 septembre 2009, des deux hebdomadaires, suite à la publication d'un ensemble d'articles enfreignant les dispositions légales en vigueur. Un communiqué du ministère de l'Intérieur avait précisé, samedi dernier, que cette mesure intervient en application des dispositions de l'article 77 du Dahir du 15 novembre 1958, formant code de la presse au Maroc. Pour rappel, le groupe TelQuel avait organisé une conférence de presse lundi 3 août, durant laquelle l'annonce d'intenter une action en justice devant le tribunal administratif de Casablanca, avait été faite. «Les autorités de Casablanca, siège du groupe «TelQuel», n'ont pas voulu nous remettre les rapports liés à la saisie, mais en dépit de ce problème le groupe a décider de porter plainte contre cette mesure», avait déclaré Ahmed Reda Benchemsi, directeur de la publication de «TelQuel», lors de cette conférence de presse. Les autorités marocaines ont saisi le week-end dernier les deux derniers numéros des hebdomadaires «Tel Quel» et «Nichane». Elles ont également interdit, lundi soir, la vente au Maroc de l'édition du mardi 4 août du journal français «Le Monde». Par ailleurs, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) et Reporters sans frontières (RSF) ont condamné la saisie des 100.000 exemplaires de TelQuel et de Nichane. La réalisation de sondages sur la personne du Roi pour en faire un sujet de débat public est «contraire au caractère sacré de la monarchie», a affirmé le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri. Dans une déclaration à la chaîne de télévision «France 24», en duplex depuis Rabat, au sujet de la saisie des derniers numéros des hebdomadaires «TelQuel» et «Nichane», diffusée lundi dernier, M. Naciri a précisé qu'en l'absence d'une loi spécifique organisant les sondages, il y a la Constitution qui «oblige à s'en tenir au respect dû à la monarchie et à son caractère sacré». «Cela fait partie de notre patrimoine et il faut l'accepter», a-t-il dit, ajoutant qu'il y a aussi le code de la presse, qui ne permet pas non plus de porter atteinte à l'institution monarchique. «Le fait même d'effectuer un sondage dans lequel le pivot central est de demander aux citoyens ce qu'ils pensent de l'œuvre de leur Roi est déjà en soi une atteinte aux principes et au fondement du système monarchique», a expliqué M. Naciri, précisant que la saisie des deux hebdomadaires n'est pas liée au «résultat du sondage qui, au demeurant, ne nous surprend pas». Le ministre, qui a appelé au respect des choix du Maroc, a mis l'accent sur la liberté d'expression dans le Royaume. «Aujourd'hui nous nous enorgueillissons d'être, peut-être, le pays arabe et le pays africain où il y a le plus de liberté d'expression, où il y a le plus d'expression de la pluralité», a-t-il dit.