Ouadia Benabdellah reste optimiste quant au taux de participation et met l'accent sur les avancées réalisées en matière de promotion de la représentativité féminine et de la lutte contre les moyens illégaux dans les élections. ALM : Pensez-vous que les citoyens sont assez mobilisés pour qu'il y ait un taux plus élevé de participation? Ouadia Benabdellah : Beaucoup de jeunes qui se sont inscrits sur les listes électorales en perspective des élections ne se sont pas inscrits seulement pour la forme mais pour aller voter le jour du scrutin. C'est une donnée importante qui va faire en sorte que le taux de participation sera élevé. Il faut dire aussi que la nature des élections communales est différente des législatives. La multiplicité et la proximité des candidats sont des points qui jouent en faveur d'une participation plus importante des citoyens aux élections locales. L'Etat a déployé des efforts en matière de lutte contre l'usage des moyens illégaux dans les élections. Peut-on s'attendre à des élections transparentes? Je crois que l'Etat joue son rôle en matière de lutte contre l'usage frauduleux de l'argent dans l'opération électorale, mais ce n'est pas cela qui amènera l'éradication de ce phénomène qui entache l'honnêteté et la transparence des élections mais plutôt une mobilisation des citoyens. C'est la société elle-même qui est en mesure de régler ce problème. Malheureusement, il faut dire que le citoyen ne joue pas son rôle. L'usage des moyens illégaux dans les élections continue de sévir dans les élections alors que nous ne sommes que des spectateurs. C'est un problème de sensibilisation qui doit être régler. J'espère que le citoyen finira par avoir conscience de son rôle dans ce domaine. Les élections qui s'annoncent ont enregistré un taux important d'inscription et de participation de femmes. Quel commentaire faites-vous de cette avancée? Je dois avouer qu'il y a eu un travail important de la part de l'Etat, des partis politiques et des militants associatifs dans le sens de la promotion de la participation des femmes dans les élections. Des efforts qui ont commencé à donner des fruits. Je vous donne un exemple très simple, au niveau de l'arrondissement d'Anfa, le RNI a présenté une femme tête de liste dans une liste principale. Les citoyens de cet arrondissement ont approuvé une disposition à soutenir la dame sans discrimination aucune. On peut dire qu'ils sont suffisamment conscients du rôle des capacités et compétences dont les femmes ont fait preuve. Quelles sont les grandes lignes du programme électoral présenté par votre parti? Certes, il est difficile de parler au niveau des élections locales d'orientations globales mais le programme national du RNI se base sur des axes fondamentaux généraux et se décline en des objectifs plus particuliers selon la particularité de chaque région du Maroc. Les grands axes de notre programme sont la régionalisation et la proximité. Pour ce qui est de la régionalisation, je dois rappeler que le RNI a été toujours parmi les premiers à revendiquer la mise en place d'un système de régionalisation. Alors que la proximité signifie écoute de l'autre et concertation au niveau de la préparation des projets et la résolution des problèmes qui se posent aux citoyens. En dehors de ces deux grands axes, notre programme national contient des dispositions techniques. Il s'agit de 100 actions qui s'adaptent aux besoins de chaque région. Plusieurs partis politiques ne cessent de mettre l'accent sur le découpage électoral qui, selon eux, ne permet pas de dégager une majorité homogène. Qu'en pensez-vous? Le découpage électoral a toujours été effectué par l'administration selon des facteurs sociaux, économiques et politiques. Le passage du seuil minimal de 3 à 6% et le passage à l'avenir vers un seuil de 10% aboutiraient à réduire le nombre de partis politiques au sein des conseils locaux et permettront ainsi de dégager des majorités plus homogènes au sein de ces conseils. Nos villes ont réellement besoin d'une vision homogène et cela ne peut être atteint qu'à travers des majorités homogènes. Pour les élections du 12 juin, je pense qu'il faut attendre les résultats des élections. Il faut rappeler, par ailleurs, que tous les systèmes électoraux du monde sont faits pour être refaits et améliorés.