Trois Marocains sont parmi les 228 victimes de l'accident de l'Airbus A330 d'Air France qui s'est abîmé dans l'océan Atlantique dans la nuit de dimanche à lundi. Une tragique fin d'une mission officielle pour trois jeunes hommes. Les familles des trois Marocains victimes du crash de l'Airbus A330 d'Air France ont du mal à faire leur deuil. Les deux docteurs vétérinaires, Fouad Haddour et Rajae Tazi et le technicien vétérinaire, Ahmed Faouzi, ont péri dans cette catastrophe aérienne au-dessus de l'Atlantique lundi 1er juin. Partis au Brésil pour une mission officielle, ces trois jeunes hommes représentaient Intervet Maroc, un laboratoire pharmaceutique vétérinaire, dans un séminaire consacré aux dernières nouveautés en aviculture. C'est à travers les médias que les familles Haddour, Tazi et Faouzi ont appris la mauvaise nouvelle. «C'est le silence total de la part des autorités marocaines. C'est à travers la télévision que j'ai appris la disparition d'un avion venant de Rio. Et je n'ai pu confirmer la nouvelle qu'en contactant le bureau d'Air France à Paris», raconte Abderrahim Laâsri, directeur général d'Intervet Maroc et beau-frère d'Ahmed Faouzi, la voix enrouée de tristesse. Les larmes aux yeux, Rachida Laâsri, belle-sœur d'Ahmed Faouzi, a encore du mal à «admettre cela». «On est des musulmans. On croit à la volonté du Tout-Puissant. Qui a dit, qu'un de ces jours, un originaire de Laounate à Doukkala allait périr dans un crash d'avion en plein Atlantique ! Mais, ce qui est inadmissible c'est le fait que personne n'a pris la peine d'informer ou de mettre au courant les familles des victimes comme c'est le cas ailleurs?!», s'interroge-t-elle. Père de deux enfants, Ahmed Faouzi, avec ses deux collègues, avait décidé de prolonger son séjour pour mieux connaître le Brésil. Partis samedi 23 mai, ils devaient retourner au pays vendredi 29 mai. Un week-end à Rio, mais le dernier de leur vie. «Un quart d'heure avant de prendre l'avion, Ahmed Faouzi a appelé ma sœur pour lui demander des nouvelles des deux enfants et pour lui dire qu'il sera au Maroc lundi en début d'après-midi ! Partie faire des courses, c'est dans sa voiture qu'elle a appris la nouvelle à la radio! Depuis, elle est victime d'une sévère chute de tension. Et mes deux neveux sont en état de choc», relate Mme Laâsri. «Nous avons fait la prière de l'absent mardi. Et lundi prochain, nous allons partir à Paris pour une cérémonie de recueillement avec la possibilité d'aller même vers le lieu de la catastrophe», ajoute-t-elle. C'est Air France qui prendra en charge les frais de ce voyage pour les membres de familles de ces trois victimes. Le Brésil a décrété trois jours de deuil national en hommage aux 228 victimes de l'accident de l'Airbus A330 d'Air France qui s'est abîmé dans l'océan Atlantique dans la nuit de dimanche à lundi. Les 216 passagers du vol AF 447 Rio-Paris étaient de 32 nationalités différentes dont 61 Français, 59 Brésiliens et 26 Allemands notamment. Sur les 12 membres d'équipage, 11 étaient français et un Brésilien, selon une liste divulguée par Air France. Dans les opératinos de recherche, le constructeur aéronautique européen Airbus va prêter assistance à l'enquête sur la disparition de l'A330 d'Air France. L'enquête technique est entre les mains du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français, avec l'aide de son équivalent brésilien, le Centre d'enquêtes et de prévention des accidents aériens (CENIPA). Le BEA, qui dépend du ministère des Transports, a confirmé qu'il associait à son enquête des spécialistes d'Airbus, au cours d'une conférence de presse mercredi matin. Airbus refuse de faire tout commentaire sur les causes possibles de l'accident. «L'enquête reste de l'entière responsabilité des autorités compétentes et il serait inapproprié pour Airbus d'entrer dans toute forme de spéculation sur les causes de l'accident», déclare l'avionneur.