Abderrazak Mouissat, président de l'Association des producteurs-exportateurs des fruits et légumes (APEFEL) tire la sonnette d'alarme. Cette situation peut engendrer la perte des parts du marché extérieur. ALM : Qu'est-ce qui a déclenché cette situation ? Abderrazak Mouissat: Ce qui a déclenché la fermeture de la station «Armona» est la suite de la situation actuelle du secteur. On a commencé depuis presque trois ans à avoir des grèves sauvages qui n'ont aucun fondement sur le plan juridique ni social ni réglementaire.Cela nous a coûté 12% de plus de charge mais quand on voit les retombées sociales, c'est fort important. Pourtant, nous avons subi des grèves où il y a eu des entraves à la liberté de travail et des fois on a assisté à des grèves de zèle. Cette première fermeture enregistrée va causer la perte de presque 500 postes d'emplois. On a mené des discussions avec les ouvriers et signé 5 conventions au niveaux local et national mais cela n'a aboutit à rien. En quoi consistent ces conventions ? Les contenus des conventions c'est qu'il y a un cahier des charges à respecter. Il contient les quantités qui doivent être cueillies. La cueillette doit être professionnelle mais cela n'a pas été respecté. Il y a aussi des jours de repos programmés par la station et cette dernière ne peut rester sans approvisionnements. La conséquence est la perte des parts de marché. Quels sont les enjeux ? Si cette situation perdure, il y aura beaucoup d'investisseurs internationaux et nationaux qui vont arrêter. Nous, à ce moment là, on a réalisé 25% de tonnage par rapport à l'année dernière. Nous avons réalisé cette année un chiffre record en tomates et également en haricots verts et légumes. Malheureusement, les perturbations sociales font beaucoup de mal au secteur. Les conséquences vont être également dans le cadre de la perte des parts du marché extérieur, ce qui est très dangereux. . Etes-vous entrés en contact avec les syndicats ? Nous avons commencé un dialogue avec le ministre et les syndicats. Et on a travaillé sur une convention collective. Les syndicats ont accepté de négocier et discuter sur leurs problématiques de la saisonnalité. Il y avait également le problème des déclarations des ouvriers. Pouvez-vous nous donner une estimation de vos pertes ? Aux moments des premières grèves déjà au début de la campagne il y avait eu plus de 50 MDH qui ont été enregistrés. Ce sont des produits jetés. Au niveau des grèves des transporteurs, nous avons perdu 10 MMDH. Les produits des autres secteurs peuvent être stockés mais quand vous avez des tomates, elles sont jetées. Cela sans citer les dégâts matériels. Sachant que des camions ont été cassés et des stations saccagés. Quelles sont vos revendications aujourd'hui ? Nous avons envoyé des messages au gouvernement. C'est un secteur complètement abandonné par les pouvoirs publics. Nous demandons la sécurité des biens et de nos adhérents producteurs de la région. Nous demandons le respect du Code du travail par les syndicats et ouvriers. Nous demandons également que le Code du travail soit revu le plutôt possible au niveau du parlement et qu'il soit adapté au secteur. Comptez-vous, comme vous l'avez annoncé, porter plainte contre le gouvernement pour le dédommagement ? On a décidé de porter plainte et l'association va se constituer en partie civile contre le gouvernement marocain pour demander des dédommagements pour les préjudices subis par les différentes entreprises. La première action est l'évaluation des pertes et ensuite on va déposer notre requête chez un avocat.