Interrogé sur les sujets qu'il comptait aborder avec le Roi d'Espagne, le nouveau Lehendakari a répondu avec beaucoup de courtoisie... Au moment où le Maroc s'apprête à organiser des élections communales qui devraient être les dernières avant l'instauration d'une nouvelle formule de gouvernance locale basée sur une régionalisation avancée, l'Espagne, pays précurseur dans le domaine de l'autonomie, continue à fournir des exemples intéressants de fonctionnement de l'Etat dans un système autonomiste. Lundi 25 mai, le Roi d'Espagne a reçu le nouveau président du gouvernement autonome basque. Patxi López, le premier chef de gouvernement basque non nationaliste, a été reçu par le Souverain espagnol au Palais de la Zarzuela, résidence officielle du chef de l'Etat espagnol. Interrogé par les journalistes sur les sujets qu'il comptait aborder avec le Souverain, Patxi López a répondu avec beaucoup de courtoisie: «Cela dépend de ce qu'il me demandera». Mais, il est d'usage que, pendant la réunion entre le Roi d'Espagne et le président du gouvernement autonome, qui dure généralement près d'une heure, le nouveau Lehendakari (chef du gouvernement basque) expose devant le chef de l'Etat les grandes lignes de son programme et son point de vue sur la situation politique au Pays basque. La réunion avec M. López n'est pas la première du genre. Le Roi d'Espagne reçoit tous les chefs des gouvernements autonomes une fois qu'il signe leur décret de nomination suite à leur élection. Durant près de trente ans, tous les chefs de gouvernement basques que Juan Carlos premier a reçus étaient des nationalistes. Pourtant, la réunion s'est toujours déroulée dans le cadre du respect dû à la Couronne et aux dispositions de la Constitution. Un texte de loi qui reste l'une des meilleures chartes régissant les relations entre le Roi, le gouvernement central et les autonomies. Le système régional espagnol constitué de plusieurs niveaux d'autonomie permet un fonctionnement fluide entre les différents niveaux de prise de décision. Il suffit de voir comment la Constitution considère que le gouvernement régional est à la fois «la représentation suprême de la communauté autonome» et «la représentation ordinaire de l'Etat dans celle-ci». Une grande finesse juridique. Extrait de la Constitution espagnole Art. 152. 1. Dans les statuts approuvés par la procédure définie à l'article 151, l'organisation institutionnelle autonome se fondera sur une assemblée législative élue au suffrage universel, suivant un système de représentation proportionnelle qui assurera, en outre, la représentation des différentes zones du territoire, un Conseil de gouvernement qui exercera les fonctions exécutives et administratives et un président, élu par l'Assemblée parmi ses membres et nommé par le Roi, qui sera chargé de diriger ledit Conseil de gouvernement, représentation suprême de la Communauté autonome et représentation ordinaire de l'Etat dans celle-ci. Le président et les membres du Conseil de gouvernement seront politiquement responsables devant l'Assemblée.