Le procès en diffamation intenté par la Jeunesse Ittihadie contre Hamid Chabat a été reporté par le tribunal de première instance de Rabat au mois d'août prochain. Le tribunal de première instance de Rabat a décidé, mercredi 20 mai, de reporter au mercredi, 5 août le procès en diffamation intenté par la Jeunesse Ittihadie contre le membre du comité exécutif du Parti de l'Istiqlal, Hamid Chabat. L'ouverture, de ce procès mercredi, a été marquée par des incidents divers. Des partisans de Hamid Chabat, qui se sont déplacés massivement au siège du tribunal pour le soutenir, sont soupçonnés d'agresser des journalistes de différents médias nationaux ainsi que des avocats en signe de protestation contre le procès. Suite à ces incidents, le tribunal a décidé de reporter l'examen du procès. La Chabiba Ittihadia, à l'origine du déclenchement du procès, demande au tribunal de condamner Hamid Chabat pour diffamation par voie de presse contre l'ancien leader socialiste Mehdi Ben Barka et de verser un dirham symbolique comme dédommagement au titre du préjudice moral et matériel subi par le plaignant. Ainsi, 44 ans après sa disparition le 29 octobre 1965 à Paris, l'affaire Mehdi Ben Barka est revenue en force sur le devant de la scène politique nationale. Aujourd'hui, ce n'est plus la disparition qui est la seule en question mais aussi les déclarations du maire de la ville de Fès. Ce dernier avait qualifié, le 14 avril dernier, Mehdi Ben Barka de «tueur», «responsable des liquidations et des événements tragiques qui avaient eu lieu au Rif, à Souk Larbaâ ainsi que dans d'autres régions du pays». En signe de protestation contre ces propos, une délégation de l'USFP a remis ce jeudi 7 mai à Rabat au Conseil Consultatif des droits de l'Homme (CCDH) un mémorandum réclamant la lumière sur la disparition en 1965 du leader de la gauche marocaine Mehdi Ben Barka. L'objectif de ce texte, selon les responsables du parti est de poser une nouvelle fois l'affaire du martyr Mehdi Ben Barka devant les membres du CCDH. La démarche n'est nullement la première de son genre, puisque l'USFP avait déposé en février 2004 un texte similaire. Le jour même où la délégation de l'USFP s'est rendue au siège du CCDH pour déposer le mémorandum, la Jeunesse Ittihadie ainsi que des militants de certaines ONG marocaines tenaient un sit-in de protestation devant ce Conseil. Suite au dépôt de ce mémorandum, le président du CCDH, Ahmed Herzenni, a accueilli au siège du Conseil la délégation de l'USFP et a promis de lui répondre dans les brefs délais, chose faite le 14 mai. Mais cette réponse, selon les responsables de l'USFP, n'était pas celle qu'ils attendaient du Conseil étant «une institution indépendante». A travers sa réponse, le Conseil s'est déclaré étonné de l'organisation par les membres de l'USFP d'un sit-in de protestation devant le siège du CCDH, surtout si l'objectif de cette démarche était juste de remettre un mémorandum. Selon le Conseil, cette notification devait prendre une autre forme. «Je vois pas comment l'USFP devait présenter son mémorandum autrement. Le groupe qui a présenté ce mémorandum au conseil est une délégation de l'USFP qui a choisi de présenter son mémorandum le jour même où la jeunesse ittihadie a tenu le sit-in devant le siège du Conseil. Le CCDH ne devait être pas étonné suite à cette démarche car cela se fait dans toutes les démocraties qui se respectent», a expliqué Ahmed Zaïdi, chef du groupe parlementaire de l'USFP à la Chambre des représentants. Le CCDH dans sa réponse a regretté le fait que «tous les partis politiques concernés par l'affaire Ben Barka ont été absents le jour où l'Instance équité et réconciliation travaillait sur la question des violations en toute objectivité» et que «les insultes et les contre-insultes que nous entendons aujourd'hui» sont «les retombées de ce manquement collectif au rendez-vous». Pour sa part, l'USFP a estimé que «l'évaluation du travail d'une formation politique dans une période donnée ne rentre nullement dans le cadre des prérogatives d'une institution comme le CCDH». L'affaire promet de nouveaux rebondissements.