Abdelmajid Bouzoubaâ, secrétaire général du Parti socialiste, met en exergue les démarches entreprises par son parti dans le cadre des préparatifs pour les élections du 12 juin. ALM : Où en êtes-vous dans le cadre des préparatifs pour les élections du 12 juin ? Abdelmajid Bouzoubaâ : Il faut dire tout d'abord que l'organisation du parti nous a permis d'être présents sur 75% du territoire national. Nous avons organisé un certain nombre de séminaires et de meetings. Nous avons une commission centrale des élections qui s'attelle sur l'organisation, la communication, l'élaboration du programme électoral et les candidatures. Nous disposons actuellement d'un journal «Al Minbar Al Ichtiraki» qui, pour l'instant, paraît deux fois par mois et qui va devenir quotidien à partir du 30 mai. Nous avons réussi à présenter 40% des candidatures et nous croyons d'ici le 29 mai, date de la fin de dépôt des candidatures, dépasser ce chiffre. Parmi ces candidatures, 20% sont des femmes. Nous avons également tenu à présenter des femmes en tant que têtes de listes. Quels sont vos objectifs pour ces élections ? Nos objectifs sont ceux de toute opération électorale. Tout le travail préparatoire que nous avons effectué avant les élections s'est assigné comme objectif de créer un enthousiasme chez nos militants. La campagne électorale est une occasion de contacter nos électeurs. Nous voulons en plus attirer l'attention des citoyens sur l'intérêt de participer massivement aux élections. Une participation agissante des citoyens constituerait un rempart contre les trafiquants des élections et ceux qui achètent les voix. En plus, la participation massive donne une certaine légitimité au scrutin. Nous voulons également que les pouvoirs publics veillent à garantir des élections transparentes. Nous insistons par ailleurs sur la nécessité de mettre en place un système de régionalisation et de décentralisation qui permettra une politique de proximité et un développement des régions. Le Parti socialiste n'a obtenu que de faibles résultats lors des dernières élections, comment pouvez-vous expliquer cela ? Le PS a mené une campagne électorale honorable en 2007. En plus, notre congrès constitutif n'a eu lieu que 9 mois seulement avant les élections. On parle de bataille car les élections de 2007 ont été entachées de manque de transparence. Lors de ces élections nous avons obtenu 7 sièges. Mais, au lendemain du scrutin, le ministère de l'Intérieur a indiqué que le PS a obtenu 5 sièges. Le jour d'après c'est devenu 3 sièges et peu de temps après le ministère de l'Intérieur a tenu une conférence de presse dans laquelle il a affirmé que le PS n'a obtenu que 2 sièges. Après cela nous avons refait les comptes et nous avons les preuves qui affirment que nous avons obtenu 7 sièges. Nous avons intenté un recours auprès du Conseil constitutionnel, mais ce dernier n'a rien fait. Ce qui est arrivé par la suite est encore plus étonnant car nos deux candidats qui ont été reconnus ont été récupérés par l'USFP, un parti qui s'est toujours réclamé contre la transhumance politique. Nous avons alors décidé de ne pas poursuivre ces deux députés en justice pour une raison très simple. Le Parlement a été élu en 2007 avec 18% seulement des voix exprimées. Il ne dispose donc pas de la légitimité démocratique et populaire. Normalement, vu ce taux très bas de participation il faudrait que les élections soient refaites. Donc le fait d'intenter un recours contre nos députés qui sont partis vers l'USFP reviendrait à reconnaître la légitimité à la Chambre élue par 18%. En plus le gouvernement actuel manque également de légitimité démocratique. Et la seule légitimité dont il dispose c'est la légitimité constitutionnelle qui provient du fait de son investiture par SM le Roi. Qu'est-ce qui empêche aujour-d'hui votre parti de s'allier à des partis de gauche ? J'aimerais rappeler tout d'abord que le PS n'est pas un parti nouveau. Nous puisons nos racines dans l'UNFP, l'USFP, le Mouvement national et dans les associations syndicales. Lors de notre congrès constitutif, nous avons plaidé pour les alliances. Nous avons négocié avec l'Alliance de la gauche démocratique, le PPS et le FFD afin de s'allier, rassembler les forces et constituer ainsi une base solide. Malheureusement, toutes les tentatives n'ont pas abouti. Certains partis de la gauche ont avancé le fait que l'alliance aboutit à une bataille sur les têtes de liste et il est donc préférable que chaque parti se présente seul et qu'une fois les résultats annoncés, les conseillers élus peuvent négocier des alliances.