Le congrès du Gelev, qui a eu lieu du 7 au 10 mai 2009 à Ouarzazate, a constitué un terrain d'échanges et d'expériences entre spécialistes. Si la chirurgie au laser est une technique d'opération rapide, simple et efficace, celle-ci coûte cher et n'est pas remboursable. «Le laser n'est pas un luxe. C'est une nécessité .Cette technique doit être généralisée au Maroc dans la mesure où elle permet une économie de santé» déclare Pr Amira Benjelloun, présidente du Groupe d'évaluation en lasers et échographie vasculaire du Maroc (GELEV Maroc). Durant trois jours,300 médecins marocains et étrangers venus de France, Belgique, Tunisie, Italie, Algérie et Suisse se sont réunis au Palais des congrès de Ouarzazate pour les 2ème journées scientifiques internationales. Cette rencontre a été l'occasion d'examiner les développements récents en matière de technologie lasers (dermatologie, neurochirurgie, endo vasculaire) et le positionnement de celle-ci par rapport aux autres nouvelles technologies en l'occurence la photothérapie dynamique, la radiofréquence, les ultrasons. En dermatologie, la photothérapie dynamique, une méthode qui a déjà fait ses preuves aux Etats-Unis, en France et en Suisse est utilisée depuis quelques mois au Maroc. Cette thérapie est spécialement indiquée pour les lésions précancéreuses (surtout celles causées par le soleil), ainsi que pour les plaques appelées kératoses actiniques. Elle permet également de traiter le vieillissement cutané dû au soleil notamment les fines ridules, rougeurs, taches. «Cette technique a déjà été utilisée sur 35 patients à Rabat», souligne le Pr Nadia Ismaïli, dermatologue au CHU Ibn Sina de Rabat. Et de poursuivre : «Une séance dure en moyenne 5 à 20 minutes.Il suffit de trois séances pour enlever toutes les lésions cutanées du visage. Cette thérapie a l'avantage de ne laisser aucune trace sur le visage .Concernant les lasers dermatologiques, il est à noter que la ville de Rabat est dotée de 9 lasers. On en compte une quinzaine à Casablanca. Les villes de Meknès, Marrakech et Berkane sont également dotées d'appareils». Pour l'instant, les cliniques privées sont les seules à être en possession de ces appareils à l'exception du service de dermatologie du CHU de Fès. Pour ce qui est du traitement endovasculaire au laser, cette procédure est de plus en plus pratiquée. «Depuis le début de cette pratique en 2004, 200 procédures endoveineuses ont été réalisées», relève Pr Benjelloun. Le coût d'une séance est loin d'être à la portée de tout le monde. « Il faut compter 12.000 DH la séance. Ce montant élevé est dû aux fibres optiques qui coûtent cher car elles sont jetables à la fin de chaque séance. A ceci s'ajoute le coût des machines qui varie entre 25 et 150 millions de centimes», explique la présidente du GELEV. La chirurgie au laser n'est pas remboursable par l'assurance maladie obligatoire (AMO) et les organismes de prévoyance sociale. A ce sujet, le GELEV compte prochainement entreprendre des démarches auprès des différents organismes et mutuelles. Si la chirurgie au laser est encore cher, celle-ci est efficace. «Le taux de rechute n'est que de 2% en matière de traitement au laser contre 20% en chirurgie», note Pr Benjelloun. Cette année, les spécialistes se sont penchés également sur le traitement au laser de l'hernie discale. La première opération chirurgicale de ce genre au Maroc a été réalisée à l'occasion de ce congrès. Deux patients ont été opérés par une équipe de chirurgiens marocains et un expert de Rome à l'hôpital Sidi Hsayen de Ouarzazate. L'opération chirurgicale a été retransmise à partir du bloc opératoire. Dans le cadre de la formation continue, le Gelev Maroc prendra en charge les frais d'inscription de cinq résidents, pour l'obtention du Diplôme interuniversitaire européen des lasers médicaux. A noter qu'une vingtaine de résidents ont déjà été formés.