Un Etat factice, un gouvernement chimérique, un territoire imaginaire et des invités fantomatiques... Telle est la comédie polisarienne. Décidément, la direction du Polisario n'arrête pas de surprendre par sa capacité à faire du cinéma. La semaine dernière, ses membres ont tourné l'une de leurs meilleures œuvres. Durant cinq jours, ils ont fait semblant d'avoir un Etat avec un gouvernement qui gouverne, un territoire qui leur appartient, et un peuple heureux de les avoir comme gouvernants. En plus, et c'est vraiment un exploit, ils ont joué leur comédie devant des cinéastes, des actrices et des scénaristes venus notamment d'Espagne. Selon SPS, une pseudo agence de presse qu'ils ont créée il y a quelques années et dont les informations ne sont reprises que par sa maison-mère algérienne APS, une wilaya qui s'appelle «Dakhla» a abrité un festival cinématographique dont la cérémonie de clôture a été présidée par «le Premier ministre, Abdelkader Taleb Oumar, de la ministre de la Culture Mme Khadija Hamdi, et près de 600 artistes et participants étrangers ayant pris part à cette édition» : Voilà un Etat factice, dirigé par un gouvernement fantôme sur un territoire imaginaire et qui organise un pseudo festival cinématographique auquel il affirme avoir convié plus de 600 artistes. D'où viennent-ils et qui sont-ils? À part quelques dizaines d'acteurs et d'actrices de deuxième division venus d'Espagne, il n'y avait rien. D'ailleurs, la capacité hôtelière de la fantomatique wilaya de Dakhla est, évidemment, de 0 lit. Comment aurait-elle pu accueillir des centaines d'invités ? Mais, tout cela n'a aucune importance. Ce n'est pas nouveau. Le Polisario joue la comédie depuis plus de trente ans. Ce qui est malheureux, par contre, c'est l'instrumentalisation de la participation d'une actrice espagnole d'origine marocaine à des fins polisariennes. Farah Hamed, une jeune comédienne qui vient à peine de croiser le succès grâce à un rôle qui lui a été confié dans le film «Retour à Hansala», a été exploitée par la machine de propagande du Polisario qui lui a attribué des déclarations anti-marocaines qu'elle aurait faites à SPS. Née à Tétouan, mais ayant vécu à Algésiras, Farah Hamed ne connaît rien sur le dossier du Sahara. Elle est tout simplement comme tous les jeunes Espagnols de son âge qui sont nés après la Marche Verte et qui ne connaissaient du dossier que la version polisarienne qui est la seule qui existe en Espagne. Le Polisario qui l'a invitée, officiellement, en tant qu'actrice espagnole, va l'annoncer en tant que «comédienne marocaine» dans une dépêche de SPS en lui attribuant des déclarations qui ne peuvent nullement émaner d'une personne ayant vécu toute sa vie en Espagne puisque le ton et le vocabulaire utilisés correspondent plus aux plumes des agents de la propagande polisarienne. Mais, cela n'empêche pas qu'il serait judicieux d'inviter Farah Hamed à redécouvrir son pays d'origine et à visiter les provinces du Sud et à s'entretenir avec la population sahraouie de la vraie ville de Dakhla pour qu'elle puisse se rendre compte de l'imposture polisarienne.