Dépit et désolation au sein de la direction de la fantomatique Rasd, après le rejet de sa demande de participer au Sommet UE-Afrique, prévu le 8 décembre à Lisbonne. Pas de place pour la chimérique Rasd au Sommet UE-Afrique, qui sera ouvert samedi prochain à Lisbonne. La décision a fait l'effet d'une douche froide du côté aussi bien de Tindouf que d'Alger, qui a mis en vain le gros paquet pour arracher une reconnaissance de la part des pays européens pour la fantomatique Rasd. Le dirigeant de la république auto-désignée, le dénommé Mohamed Lamine, a regretté dimanche que celle-ci n'ait pas été invitée. «La Rasd est membre de l'Union africaine et n'a pas été invitée», croit savoir ce dernier, qui a déploré que le Maroc, «qui n'est pas membre de l'UA», l'ait été. Or, maintenant, non seulement l'Europe, auprès de laquelle le Polisario, épaulé par Alger, a été quémander sa participation, a rejeté sa demande, il y a également, et désormais, l'Union africaine dont le Polisario revendique l'adhésion qui décline son invitation. Ce qui revient à dire que le Polisario a essuyé une double défaite, l'Europe, aussi bien que l'Afrique, ayant dit d'une seule voix « Non » à la participation d'un non-Etat. La décision euro-africaine implique, d'une manière qui ne laisse aucune place au doute, un rejet ferme de la thèse du séparatisme arborée par le Polisario, avec le soutien et la bénédiction du régime algérien en place. Elle implique, par ricochet, une adhésion franche et totale à l'initiative du Royaume, qui a présenté un plan audacieux et crédible pour octroyer aux provinces du sud un statut d'autonomie élargie, l'unique et seule issue au conflit artificiel autour du Sahara. En confortant le Royaume dans ses efforts pour un règlement définitif de ce dossier, la décision de l'UE et de l'UA témoigne par ailleurs une reconnaissance pour le rôle influent que le Maroc joue à l'échelle euro-africaine. Contacté par ALM, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a cité, entre autres exemples, l'initiative prise par le Royaume lors du premier sommet UE-Afrique, qui s'est tenu en avril 2000 au Caire. Lors de ce Sommet, Rabat a créé l'événement en décidant d'annuler l'ensemble des dettes des pays africains les plus pauvres. Pour le Sommet de Lisbonne, «le Maroc y participera tout aussi dignement qu'il l'a fait au Caire», a indiqué le responsable gouvernemental, Khalid Naciri.