L'APASM a signé une convention pour les démarches de la régularisation du métier de la sécurité privée au Maroc. Son président, Rachid El Mounacifi, présente les finalités de l'accord. ALM : L'APASM a signé avec d'autres entreprises de sécurité une convention pour les démarches de la régularisation du métier de la sécurité privée au Maroc. Quels sont les objectifs de cette convention ? Rachid El Mounacifi : Je tiens à signaler que c'est la première convention relative aux démarches de régularisation du métier de la sécurité privée au Maroc. Comme son intitulé l'indique, cet accord tend à organiser le secteur de la sécurité privée dans notre pays. Nous voulons rassembler le maximum des sociétés qui œuvrent dans ce domaine afin de créer une structure solide et normalisée. Jusqu'à présent, nous avons eu l'accord d'une vingtaine de sociétés. Certes, la majorité d'entre eux ne se conformeront pas aux clauses, mais je garde espoir d'un avenir meilleur de la sécurité privée sur le plan national.
Les signataires de cette convention se sont engagés à respecter plusieurs points. Pouvez-vous nous les développer ? La convention s'articule autour de cinq axes. Nous promouvons les droits des agents de prévention et de sécurité pour qu'ils travaillent dans un cadre transparent. Dans la charte, nous imposons la réglementation des prix de vente des services. Ainsi, nous obligeons les sociétés de ne plus signer un contrat inférieur à 4.000 DH par agent de prévention sécurité (APS). En obéissant à cette règle, nous assurerons aux employés un salaire minimum de 2.200DH soit le SMIG. Nous insistons également à ce que la durée du travail soit de 8 heures au lieu de 12. Parmi nos priorités figure, également, la création d'une fédération qui rassemblera tous les professionnels.
Comment évaluez-vous le domaine de la sécurité privée au Maroc ? C'est un secteur désorganisé. Nous manquons de personnel qualifié. Imaginez qu'à raison de 10.000 DH, n'importe qui pourra monter sa propre société de sécurité. Chose qui est inconcevable. La plupart des gérants n'ont pas un niveau de scolarité élevé. Les «professionnels» du domaine ne respectent pas leurs engagements. Ils ne respectent pas la loi. Bref, ils n'ont pas de conscience professionnelle. Leurs objectifs sont avant tout d'ordre matériel. Malheureusement, cela se fait au détriment des employés qui sont majoritairement sous payer. Est-ce que 800DH est un salaire digne pour un agent de sécurité tout en prenant compte des risques auxquels il est exposé? C'est aberrant. Personnellement, cela me déçoit. Espérant qu'un jour les professionnels du domaine s'impliqueront davantage et feront preuve d'honnêteté. Quelles sont les prochaines actions de l'Association professionnelle des agences de sécurité au Maroc ? L'association prévoit l'organisation d'un séminaire pour sensibiliser les gens aux métiers de la sécurité. Nous envisageons de publier un second guide. Le livret sera dédié aux professionnels et aux employés. Il comprendra toutes les étapes de formations par lesquelles passe un agent, à savoir : le secourisme, gestion des conflits, défense et autres. Notons bien que l'association a publié auparavant un guide qui explique de manière explicite les articles de la loi 27-06. Des copies ont été distribuées aux préfectures de police, à la gendarmerie, aux consulats et aux ministères.