Le Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, a présenté, mercredi à Rabat, une étude réalisée par son département sur les classes moyennes au Maroc. Cette étude relève que plus de la moitié de Marocains font partie de cette catégorie. La classe moyenne au Maroc regroupe 53% de la population contre 34% pour la classe modeste et 13% pour la classe aisée. Elle représente 16,3 millions de personnes dont 62,9% en milieu urbain. C'est ce qui ressort d'une étude qui a été présentée, mercredi 6 avril, à Rabat, par le Haut commissaire au Plan Ahmed Lahlimi Alami. L'étude intitulée «Les classes moyennes marocaines, caractéristiques, évolution et facteurs d'élargissement», indique en outre que c'est dans les régions les plus urbanisées que la proportion des classes moyennes est la plus importante avec un taux de corrélation de 67%. «L'élaboration de cette étude fait suite au discours royal du 30 juillet 2008 dans lequel Sa Majesté le Roi a donné, à l'occasion de la Fête du Trône, ses hautes instructions au Gouvernement de veiller à ce que toutes les politiques publiques soient stratégiquement vouées à l'élargissement de la classe moyenne, pour qu'elle soit le socle de l'édifice social», a noté M. Lahlimi. D'après l'étude du HCP, ce sont les catégories socioprofessionnelles de niveau de formation et de qualification intermédiaire qui alimentent le plus la dimension de la classe moyenne. Ainsi font partis de cette catégorie 63% des employés, artisans et ouvriers qualifiés des métiers de l'artisanat, 58% des rentiers, retraités et inactifs, 56,3% des cadres moyens, commerçants et intermédiaires financiers, 48,6% des ouvriers agricoles et non agricoles, 40,2% des exploitants agricoles et 19,5% des cadres supérieurs et professions libérales. «L'approche adoptée par notre étude se fonde sur le partage statistique de la richesse nationale entre les différentes catégories sociales. Elle permet de donner une base objective à un consensus sur la place des classes moyennes dans la distribution sociale des revenus, l'identification de leur segmentation et l'analyse aussi bien de leurs caractéristiques socio-économiques que de leur évolution», a expliqué M. Lahlimi. L'étude relève que le taux de chômage au niveau de la classe moyenne est estimé à 14,6% contre 10,9% pour les ménages modestes et 10,4% pour les ménages aisés. Les diplômés de la classe moyenne connaissent un taux de chômage de 31,7% contre 49,8% dans les ménages modestes et 11,4% dans les ménages aisés. La classe moyenne représente 44% dans les revenus des ménages et 49% dans les dépenses de consommation de ces derniers. Elle dispose par ménage et par mois d'un revenu moyen de 4.402 Dh en milieu urbain et d'un revenu de 4.219Dh en milieu rural, souligne l'étude. Aux termes de l'étude, les dépenses de consommation de la classe moyenne sont consacrées pour près des deux tiers à l'alimentation et à l'habitat, contre trois quarts pour la classe modeste et moins de la moitié pour les classes aisées. 9% aux dépenses de transport et communications contre 19% pour la classe aisée et 5% pour la classe modeste. La classe moyenne a un revenu qui couvre la totalité de ses dépenses de consommation et la proportion des ménages endettés parmi cette classe atteint 31% contre 37,5% des ménages aisés et 27,3% des ménages modestes.