Une enveloppe budgétaire de 850 MDH sera débloquée pour financer un programme de prévention contre le virus de la grippe porcine. Le Maroc dispose actuellement de 3 millions de masques et 1 million de boîtes de Tamiflu. Le Maroc se mobilise contre un éventuel risque d'introduction du virus de la grippe porcine. Une enveloppe budgétaire de 850 millions de dirhams sera débloquée pour financer un programme de prévention contre le virus. Cette décision a été prise au terme d'une réunion ministérielle présidée, lundi 4 mai, par le Premier ministre Abbas El Fassi. Ce montant sera consacré au renforcement des moyens techniques de prévention et de traitement en l'occurrence les médicaments, masques et équipements de protection individuelle. Lundi, les ministres maghrébins de la Santé se sont réunis à Tripoli, et ont appelé au renforcement de la coordination entre les pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) afin d'empêcher la propagation de la grippe A H1N1, qui se répand dans de nombreux pays. Ils ont souligné, à cet égard, la nécessité de mettre en place un mécanisme pour mener à bien cette mission et élaborer un guide unifié à soumettre à l'examen des experts du secrétariat général de l'UMA. Pour l'instant aucun cas suspect ou confirmé de grippe porcine n'a été identifié dans le Royaume. Mais, le Maroc est-il véritablement prêt pour se prémunir contre la grippe porcine ? Les moyens de préventions font défaut. Et pour preuve. Selon la direction de l'épidémiologie du ministère de la Santé, le Maroc dispose actuellement de 3 millions de masques soit un pour 10 Marocains alors que la France, à titre d'exemple, dispose de 1,7 milliard de masques respiratoires. À noter que ces masques doivent être changés au bout de 6 à 8 heures car ils perdent leur efficacité. Pour ce qui est des médicaments disponibles, la situation n'est guère meilleure. «Un million de boîtes de Tamiflu sont actuellement disponibles», souligne une source de la direction de l'épidémiologie. Conformément aux directives de l'OMS, le Royaume a élevé le degré de vigilance du niveau 4 à 5 (sur un maximum de 6). Un système de traçabilité des passagers venant des pays épidémiques a été instauré afin d'assurer un suivi sanitaire quotidien. En outre, des portiques de détection thermique au niveau des postes frontaliers ont été mis en place. Ces mesures sont certes importantes, mais elles ne permettent pas de détecter les cas potentiels de grippe porcine. Il y a quelques jours, l'OMS avait indiqué à ce sujet que ces contrôles sanitaires aux frontières notamment par des caméras thermiques ont peu d'utilité pour lutter contre la propagation du virus. Outre le manque de fiabilité du système, il faut relever que la fièvre n'est pas un phénomène constant dans la maladie infectieuse. En outre, des patients ont pu prendre des médicaments antipyrétiques qui font tomber la fièvre. Dans le cadre de la riposte à la grippe aviaire, le ministère de la Santé a décidé de mobiliser les laboratoires spécialisés et des moyens de mobilité pour le transport d'éventuels patients et prélèvements biologiques (ambulances médicalisées au niveau des ports et des aéroports). Mardi matin, l'OMS recensait 1.124 cas de grippe porcine dans 21 pays, avec un bilan de 26 morts. Outre le Mexique et les Etats-Unis, le Canada (140) et l'Espagne (57 cas) figurent parmi les pays les plus affectés.