Etre copropriétaire au Maroc n'est vraiment pas une sinécure, mais lorsque –de plus- il faut confier la gestion quotidienne d'un bâtiment, d'une résidence, d'un immeuble à un syndic, cela devient alors un véritable enfer. Je m'explique, la «culture» de la copropriété au Maroc, est loin d'être acquise: nuisances de voisinage en tout genre, aucun civisme, nul respect des parties communes, charges impayées… j'en passe et des meilleures. En quelque sorte une culture du «chacun pour soi», pour ne pas dire de «loi de la jungle». Bien sûr, en ce domaine également, il ne faut pas généraliser et nombreux sont les copropriétaires de bonne foi qui souffrent de cet état de chose ; d'ailleurs pris individuellement, chaque copropriétaire déplore cette absence de respect des règles de vie en commun. Peut-être ne faudrait-il pas grand-chose pour atteindre ce degré d'éducation : de la bonne volonté, de la sensibilisation, le respect du bien et du bien-être d'autrui. Il existe cependant un obstacle de taille à la bonne gestion de la copropriété, je veux parler du rôle joué par les «syndics» ou plutôt –devrai-je dire- pseudo «syndics» …Nous avons réellement l'impression qu'aucune règle, aucune déontologie n'existent en la matière ; que tout un chacun peut s'improviser «syndic» et avoir pignon sur rue. Peut-être est-ce une fausse impression, mais alors s'il existe un conseil, un regroupement, un syndicat des «syndics», alors il serait bon qu'il se manifeste et se débarrasse des «brebis galeuses» existant en son sein. Qui d'entre nous, propriétaires d'un appartement, bien souvent acquis au prix de sacrifices, de crédits, n'a pas à souffrir des agissements de tels «syndics». Souvent rémunérés au prix fort, ils ne s'acquittent d'aucune des tâches qui leur reviennent, telles l'entretien, la sécurité, le nettoyage, la gestion… se contentant d'embaucher de jeunes «vigiles» mal formés, mal payés et révocables à merci. Avouons-le, le domaine est sinistré et il est urgent pour les vrais professionnels de mettre de l'ordre en leur sein. Il s'agit également de la sauvegarde de leur métier car de plus en plus de co-propriétaires créent –au sein de leur résidence- un conseil syndical et se passent des (mauvais) services des syndics… «Loi de la jungle», disais-je, malheureusement, celle-ci tend de plus en plus à devenir la règle générale : sur les routes où c'est la loi du plus mauvais chauffeur, du plus fou, du plus incivique qui règne en maître ; sur les trottoirs devenus parkings, terrasses de cafés, étals de boutiques ; aux guichets –quels qu'ils soient- où ceux qui respectent les files d'attente se voient hardiment dépassés par ceux n'ont aucun respect des règles de bienséance…, bref, si rien n'est fait- et il revient à chacun d'entre nous -de faire quelque chose- nous risquons bien vite de retourner à «l'âge de pierre»… Et alors que le Marocain était réputé pour son hospitalité, sa convivialité, sa gentillesse, sa joie de vivre, c'est l'épithète «d'invivable» qui risque de nous coller à la peau.